Guinée. Des récits de témoins, des vidéos et images satellites analysées confirment les tirs à balles réelles par les forces de défense et de sécurité sur des manifestants.
Elles ont fait usage d’armes de guerre à Conakry et Labé
Une scène de tirs en banlieue de la capitale géolocalisée par des images satellites
L’Union africaine et la CEDEAO silencieuses face à cette répression à huis-clos
Des récits de témoins, des images satellites et des vidéos authentifiées et analysées par Amnesty International confirment que les forces de défense et de sécurité guinéennes ont tiré à balles réelles sur des protestataires après l’élection présidentielle contestée du 18 octobre.
De nombreux morts et blessés ont été recensés lors de manifestations et d’émeutes. Des habitations et des biens ont été détruits. Internet et les liaisons téléphoniques ont été perturbés ou coupés le vendredi 23 et le samedi 24 octobre. Un site d’information est toujours suspendu. Amnesty International est préoccupée par le silence de l’Union africaine et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) face à l’ampleur des violations des droits humains infligées aux Guinéens.
L’usage d’armes à feu doit cesser et la mort de manifestants, de passants et de responsables locaux du Front national de défense de la Constitution (FNDC) doit faire l’objet d’enquêtes indépendantes, impartiales et efficaces. Si des informations laissent présumer des responsabilités pénales, les personnes concernées doivent être déférées à la justice pour des procès équitables devant des tribunaux civils.
Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.
Sidya Touré, Président de l’UFR (les conditions pour un éventuel dialogue avec le pouvoir) – 4 Juillet 2020
Les conditions : « la première chose, il faut qu’il (le pouvoir, ndlr) renonce au troisième mandat d’Alpha Condé qu’on n’en veut pas. La deuxième, les deux constitutions qui se catapultent… Il faut les retirer. L’Assemblée Nationale qui a été votée dans les conditions qu’on connaît, avec une distribution de députés, il faut la reprendre. Voilà les conditions dans lesquelles nous irons à un dialogue. Si ce n’est pas le cas, … nous continuerons à nous y opposer »
Cellou Dalein Diallo, Président de l’UFDG (à l’occasion de l’inhumation des huit jeunes tués lors des manifestations du FNDC) – 3 juillet 2020
« Depuis qu’Alpha Condé est au pouvoir, nous avons enterré 194 jeunes personnes dont la plupart ont moins de 20 ans. Ce qui se passe aujourd’hui est plus grave par rapport à ce qui s’est passé au stade du 28 septembre où il y a eu 159 morts en 2009 ».
Aliou Bah, Président de l’organe provisoire du MoDeL – 5 juillet 2020
« Au lieu de rester dans la critique passionnelle, l’indifférence naïve et l’équilibrisme hypocrite, regardons objectivement d’où nous venons et faisons ce que nous pouvons, autant que possible, pour faire bouger les lignes dans la bonne direction ».
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Répression des manifestations en Guinée: les titres de la presse internationale
Dans un communiqué publié sur le site internet de l’ambassade des Etats-Unis en Guinée, l’ambassadeur Henshaw appelle toutes les parties au dialogue pacifique après l’enregistrement de nouvelles victimes tuées par armes à feu à Conakry le 9 janvier 2020 en marge de la grève des enseignants.
En ma qualité d’Ambassadeur des Etats-Unis en Guinée, je voudrais
adresser mes condoléances aux familles des victimes tuées par armes à
feu à Conakry le 9 janvier. Selon les comptes-rendus des médias, ces
victimes étaient des spectateurs qui se trouvaient dans les environs des
manifestations.
Nous exhortons les services de sécurité guinéens à se conduire à tout
moment de manière professionnelle, et en appelons à des enquêtes
approfondies pour ces cas de mort. Nous exhortons tous les manifestants à
exercer leur droit de rassemblement pacifiquement.
Ces pertes en vies humaines démontrent encore une fois l’importance
de la résolution des différends par le dialogue et la non-violence.
La Guinée a accompli de grands progrès sur le chemin de la démocratie, aussi, sommes-nous impatients d’œuvrer avec tous les guinéens afin de renforcer ces progrès.
Chronologie : 121 articles de presse pour comprendre la dérive répressive du régime de Alpha Condé [avril 2011 à octobre 2019]
Plongé dans les archives de RFI de 2011 à 2019, nous avons lu 121 articles de presse sur la Guinée qui traitent des sujets : répressions de manifestations, violences policières, arrestations d’opposants, de journalistes et d’ artistes, condamnation d’opposants, manifestants tués, violations de droit de l’homme, torture, violences interethniques, interdiction de manifestations, violation de la liberté de la presse, assassinats ciblés. De façon chronologique, nous vous rappelons les faits qui témoignent du caractère répressif du régime de Alpha Condé.
Avril 2011, sept partisans de l’opposant guinéen Cellou Dalein Diallo ont été condamnés à 1 an de prison ferme pour avoir participé le 3 avril à un rassemblement interdit par le gouverneur de Conakry. Au total, 60 membres de l’UFDG étaient jugés devant les tribunaux.
Mai 2011, au moins 25 morts, plusieurs blessés dont 17 dans un état grave et 21 bâtiments incendiés, c’est le bilan d’un conflit interethnique qui a dégénéré dans le district de Galakpaye, localité du sud-est de la Guinée. Les violences, entre autochtones originaires de la région des Kpèles et des Malinkés venus d’autres parties de la Guinée, ont éclatées dans la nuit du lundi 2 mai au mardi 3 mai 2011. Les tensions entre ethnies sont courantes en Guinée, mais habituellement à l’occasion de scrutins électorales, comme se fut le cas lors de l’élection présidentielle de 2010.
Mai 2011, les trois militaires affectés à la protection rapprochée du leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo, ont été condamnés jeudi 12 mai 2011 à deux ans de prison ferme pour « participation à un rassemblement interdit et trouble à l’ordre public ». Ils s’étaient rendus le 3 avril à l’aéroport de Conakry pour accueillir Cellou Dalein Diallo de retour en Guinée après près de quatre mois d’absence
Juillet 2011, des tirs nourris ont été entendus pendant près de trois heures ce mardi 19 juillet 2011 au matin dans le quartier de la résidence du président guinéen Alpha Condé à Conakry. Selon la radio d’Etat guinéenne, la résidence aurait été touchée par une roquette. François Fall, ministre-secrétaire général de la présidence, a déclaré que le président Condé était « sain et sauf ». Alpha Condé qui s’est exprimé dans la matinée appelant au calme et à la vigilance. Les combats auraient fait un mort. A la suite de l’attaque, l’ancien chef d’état-major de l’armée guinéenne, le général Nouhou Thiam a été arrêté, selon sa femme.
Juillet 2011, au lendemain de la tentative d’assassinat contre Alpha Condé, 37 militaires guinéens ont été arrêtés ce mercredi 20 juillet 2011. Il s’agit pour la plupart de proches du général Sékouba Konaté, ancien président du régime de transition, et de l’ancien chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara. Tous sont détenus au siège de l’état-major de la gendarmerie nationale à Conakry.
Juillet 2011, le parquet a ouvert une information judiciaire en Guinée après l’attaque contre la résidence du président Alpha Condé mardi dernier. Selon l’avocat général, des véhicules, des armes, des munitions et une importante quantité de drogue ont été saisis. Au total, ce sont maintenant 40 militaires qui ont été interpellés depuis l’assaut. On a appris ce vendredi 22 juillet l’arrestation du colonel Algassimou Barry, longtemps préfet de N’Zérékoré et celle du général Bachir Diallo, ancien directeur de cabinet du général Sékouba Konaté, qui a dirigé la transition.
Septembre 2011, il s’agit d’accusations graves. Le président guinéen Alpha Condé accuse les autorités sénégalaises et gambiennes d’avoir été complices de l’attentat qui l’a visé le 19 juillet 2011. Dans une interview accordée au quotidien sénégalais l’Enquête et à la radio Sud FM, Alpha Condé affirme, ce dimanche 11 septembre 2011, que les gouvernements de ces deux pays ont laissé les préparatifs de cette attaque se dérouler sur leur sol sans réagir. Il dit s’en être déjà ouvert à Madické Niang, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, ainsi qu’à son homologue gambien. Lors de cet entretien, Alpha Condé cite le nom de certains guinéens qui selon lui ont été associés d’une manière ou d’une autre aux préparatifs de l’attaque : Bah Oury, le numéro 2 de l’UFDG, le parti de Cellou Dallein Diallo, Tibou Camara ou encore Amadou Oury Diallo dit Sadaka.
Septembre 2011, le gouvernement sénégalais a déclaré le 12 septembre avoir appris « avec surprise » les accusations d’Alpha Condé, qui le soupçonne de complicité dans un attentat dont il est sorti indemne en juillet. Il nie toute implication après un démenti de la présidence sénégalaise. De son côté, le gouvernement gambien a réfuté les accusations du président Alpha Condé.
Septembre 2011, au moins deux personnes ont été tuées hier mardi [ 27 septembre] à Conakry et une trentaine d’autres blessées, selon le bilan officiel des violences qui ont éclaté après l’interdiction d’un rassemblement de l’opposition. Certaines sources avancent le chiffre de quatre morts. Les affrontements ont opposé des partisans de l’opposition aux forces de l’ordre. L’opposition entendait manifester contre l’organisation de législatives le 29 décembre. Elle conteste les modalités d’organisation du scrutin et sa date, décidées selon elle, sans concertation par le gouvernement et la Commission électorale.
Novembre 2011, « La torture reste une pratique courante, voire ordinaire » en Guinée. C’est le constat qui ressort d’un rapport de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme dont l’ACAT, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture. Ce rapport est le fruit d’une enquête menée pendant un an par ces organisations.
Février 2012, l’opposition politique guinéenne, réunie autour de l’Alliance pour le progrès et la démocratie, a appelé, le lundi 13 février 2012, à une « journée ville morte » dans le pays. Elle accuse le pouvoir de multiplier les violations des droits de l’homme et de liberté.
Août 2012, des violences ont éclaté dans la nuit de vendredi 3 à samedi 4 août entre forces de l’ordre et villageois guerzés et tomas dans la localité de Zogota, proche de N’zérékoré, principale ville de la Guinée forestière. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles : au moins cinq personnes ont été abattues et plusieurs autres ont été blessées.
Septembre 2012, le président de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni) de Guinée, Louceny Camara, a annoncé mercredi 5 septembre qu’il quitterait prochainement ses fonctions, à la faveur d’une réorganisation – en cours – de cette institution chargée d’organiser les prochaines élections législatives. Louceny Camara était contesté par l’opposition qui réclamait son remplacement. Cependant, cette concession est jugée mineure par l’opposition qui est encore loin de vouloir revenir au sein de la Ceni.
Novembre 2012, La directrice nationale du Trésor public de Guinée, Aïssatou Boiro, a été assassinée, ce vendredi 10 novembre dans la soirée à Conakry, par des inconnus qui n’ont pas encore été retrouvés. Elle était l’une des personnalités les plus importantes dans la lutte contre le détournement de fonds au sein des services de l’Etat.
Décembre 2012, la ville de Guéckédou, en Guinée forestière, est secouée depuis le 8 décembre par des manifestations pour réclamer le départ du préfet. Boukary Keita exige, selon ses détracteurs, l’adhésion obligatoire de tous les fonctionnaires de la ville au le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), le parti présidentiel. Il y a eu au moins une vingtaine de blessés lors de ces manifestations.
Février 2013, à trois mois des élections, l’opposition fait de nouveau entendre sa voix. Des milliers d’opposants ont manifesté dans les rues de Conakry, ce lundi 18 février, pour exiger que les élections législatives prévues le 12 mai prochain soient libres et transparentes. Ils réclament notamment le renvoi, sans condition, de l’opérateur sud-africain Way Mark, chargé de mettre à jour le fichier électoral. C’est l’une des rares fois où les autorités ont levé l’interdiction de manifester.
Avril 2013, des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont marqué la marche de l’opposition organisée à Conakry ce jeudi 18 avril. Les affrontements ont fait une quinzaine de blessés, et sept personnes ont été interpellées, dont deux leaders de l’opposition. L’opposition dénonce les conditions de l’organisation des élections législatives du 30 juin prochain. En février dernier, une précédente marche s’était soldée par des violences qui avaient alors entraîné la mort de neuf personnes.
Avril 2013, les manifestations et les violences ont repris de plus belle à Conakry. Lors d’une manifestation de l’opposition, ce jeudi 25 avril, dans la capitale guinéenne, au moins une personne a été tuée et dix autres blessées par balle. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues à l’appel des opposants au président Alpha Condé. Ces derniers dénoncent toujours les conditions d’organisation des élections législatives du 30 juin prochain.
Mai 2013, la contestation se poursuit en Guinée. L’opposition dénonce toujours les conditions d’organisation des législatives du 30 juin prochain. Et réclame le départ de l’opérateur technique Waymark censé réviser le fichier électoral ainsi que la prise en compte du vote des Guinéens de l’étranger. Après la manifestation de jeudi, de nouvelles échaufourrées ont opposé vendredi 3 mai militants de l’opposition et forces de l’ordre dans des quartiers réputés proches de l’opposition à Conakry. Des coups de feu ont éclaté vendredi et il y aurait au moins deux morts. Trois, selon Cellou Dallein Diallo, le président de l’UFDG.
Mai 2013, en Guinée, les pénuries d’eau et d’électricité à Conakry font des dégâts ! La population manifeste tous les soirs dans les quartiers de la capitale pour protester contre ces pénuries qui s’aggravent de jour en jour et qui occasionnent des affrontements entre forces de l’ordre et jeunes dans les quartiers comme ce fut le cas dans la nuit de vendredi 10 mai à samedi 11 mai.
Mai 2013, de nouvelles manifestations de l’opposition ont dégénéré jeudi 23 mai. Des dizaines de milliers de manifestants se sont opposés aux forces de l’ordre, dénonçant un processus électoral trop favorable au président sortant, Alpha Condé. Ces heurts ont fait un mort par balle et plusieurs blessés. Si le scrutin législatif a bien lieu le 30 juin prochain, l’opposition ne sera pas représentée, faute d’avoir présenté une liste.
Mai 2013, les échauffourées entre des jeunes de l’opposition et ceux favorables au pouvoir ont continué ce samedi 25 mai. Des sources médicales dénombrent au moins 15 personnes tuées depuis jeudi. Les premières violences ont éclaté jeudi, lors d’une marche d’opposants protestant contre un décret fixant au 30 juin la date des législatives, et se sont poursuivies vendredi. Face à cette situation, l’action des forces de l’ordre suscite des questions.
Novembre 2013, des violences ont éclaté le mardi 19 novembre 2013 à Fria. Dans cette ville minière de l’Ouest guinéen, des milliers de jeunes gens et de femmes ont laissé éclater leur colère en raison des pénuries récurrentes d’eau et d’électricité. Cette manifestation a fait de nombreux blessés et de dégâts matériels.
Novembre 2013, l’opposition guinéenne entend protester contre ce qu’elle appelle le « hold-up » du pouvoir aux élections législatives du 28 septembre, des élections remportées par le parti du président Alpha Condé. L’appel de l’opposition pour une « journée ville morte », ce lundi 25 novembre, a été relativement suivi. Et la journée a surtout été marquée par des violences.
Décembre 2013, en Guinée, la situation reste tendue à Fria. Mardi, la ville située à environ 160 km à l’est de Conakry, a été le théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, faisant six blessés légers d’après les hôpitaux. La tension s’accentue dans la cité minière depuis que son usine d’alumine a fermé il y a 20 mois. La ville, qui dépendait entièrement de l’activité de l’usine, continue de s’enfoncer dans la crise. Seul le centre-ville est alimenté en électricité.
Décembre 2013, la criminalité refait surface en Guinée. L’inquiétude grandit dans la population. Le bilan est lourd pour cette fin d’année 2013 : on a enregistré en quelques mois plus d’une vingtaine d’attaques à mains armées dont certaines meurtrières dans le pays.
Décembre 2013, ces dernières années, les cas de violence meurtrière se sont multipliés en Guinée. Lundi 16 décembre, à Kankan, le fief traditionnel du parti présidentiel d’Alpha Condé dans l’est du pays, des affrontements ont fait au moins trois morts depuis samedi. La gendarmerie a été saccagée lors d’une manifestation contre la mort d’un footballeur frappé par les forces de l’ordre. Un cycle de violences alimenté par le règne de l’impunité.
Février 2014, Deux personnes ont été tuées et au 33 légèrement blessées lors d’émeutes, à Conakry, ce mardi 18 février. Ces violences ont eu lieu à la suite du manque chronique de courant électrique en Guinée. Des milliers de jeunes gens ont laissé éclater leur colère dans plusieurs quartiers de la banlieue de Conakry où les forces de l’ordre, déployées en masse, ont affronté les manifestants.
Avril 2015, six personnes ont comparu suite aux violentes manifestations du début de semaine à Conakry, jeudi 16 avril, au tribunal de Mafanco, en banlieue de la capitale. Cinq ont été condamnées à des peines de deux à six mois de détention pour « troubles à l’ordre public ». Dans le même temps, 36 personnes devaient comparaître devant un autre tribunal, à Dixinn, dans une procédure de flagrant délit. Mais le jugement a été reporté à lundi prochain.
Avril 2015, l’opposition avait appelé à manifester à Conakry, ainsi que dans plusieurs villes de l’intérieur du pays, ce jeudi 23 avril, pour contester le calendrier électoral. Elle exige en effet que les élections communales se tiennent avant le scrutin présidentiel prévu en octobre prochain. Mais jeudi soir, l’opposition déplore l’usage de la force par les autorités pour empêcher ce rassemblement qu’elle juge « pacifique ». Une manifestation dans la ville de Labé a fait un mort.
Mai 2015, C’est le bilan de la manifestation nationale organisée lundi 4 mai à Conakry et dans les principales villes du pays pour demander une révision du calendrier électoral. Une trentaine de personnes ont par ailleurs été déférées devant la justice. Une trentaine de personnes arrêtées ont été déférées devant la justice mardi 5 mai. Parmi elles, des mineurs de 11, 12 ou 13 ans.
Juin 2015, la Haute autorité de la communication de Guinée s’est attiré les foudres de la profession cette semaine avec une série de décisions que les journalistes qualifient de liberticides. Après une levée de boucliers de la presse, la HAC a fait marche arrière sur certains points. Mais pour les journalistes, c’est l’ensemble du texte qu’il faudrait modifier. Depuis le 1er juin et jusqu’à l’élection, la Haute autorité de la communication (HAC) entend surveiller de près ce qui se dit et s’écrit dans les médias guinéens.
Août 2015, en Guinée, un journaliste est porté disparu depuis deux semaines. Chérif Diallo travaillait pour le groupe privé Hadafo médias et il est introuvable depuis le 23 juillet dernier. La police ne dispose pas de piste fiable pour le moment, mais ses proches n’excluent pas un enlèvement. Ce mercredi, des dizaines de journalistes et des membres de la société civile guinéenne ont organisé une marche silencieuse à Conakry pour exiger des autorités guinéennes de faire toute la lumière sur cette affaire.
Mai 2016, la douleur s’est abattue sur la principale formation de l’opposition guinéenne. Le parti de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a enregistré la mort d’un de ses agents de sécurité, en détention depuis mi-février 2016. Mamadou Saïdou Bah avait été arrêté au lendemain d’échauffourées, qui avaient conduit à la mort d’un journaliste indépendant près du siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
Août 2016, Véritable démonstration de force de l’opposition guinéenne ce mardi 16 août, dans les rues de Conakry où, au moins 700 000 personnes selon les organisateurs (moins de 500 000 selon les forces de l’ordre), ont défilé à l’appel de l’opposition pour exiger plus de démocratie, de justice, de sécurité et de liberté face au régime d’Alpha Condé. « Alpha démissionne », c’est par ce slogan que le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, a entamé son discours sur l’esplanade du stade du 28 septembre.
Février 2017, des fumées noires visibles dans la banlieue de Conakry. Depuis ce lundi matin, en Guinée, des affrontements opposent des jeunes aux forces de l’ordre. Des barricades ont été érigées, des véhicules brûlés. Les manifestants réclament la reprise des cours alors que les enseignants sont en grève depuis deux semaines. Les écoles sont fermées, mais un accord a été trouvé dimanche soir entre les syndicats et le gouvernement.
Mars 2017, Un enfant a été tué mardi 14 mars à Guéckédou, en Guinée forestière, et quatre autres personnes ont été blessées, a confirmé le préfet. C’est le bilan de graves incidents qui ont éclaté à l’annonce de la condamnation de l’ancien maire de la ville de Koundou, Désiré Koundouno, qui avait refusé d’entrer au RPG, le parti du président Alpha Condé, avant d’être démis de ses fonctions. Il a été condamné mardi à trois ans de prison ferme pour détournement de fonds. Quand le jugement a été rendu, la foule dispersée, les forces de l’ordre auraient fait usage de leurs armes, selon plusieurs témoignages. Un enfant a été tué. Deux femmes seraient encore à l’hôpital.
Septembre 2017, ce vendredi 22 septembre, cela fait déjà dix jours que les habitants de Boké, dans le nord-ouest du pays, protestent contre l’absence d’électricité et d’eau, notamment. Des violences qui ont déjà fait deux morts et des dizaines de blessés. Jeudi, les manifestants, en majorité des jeunes, s’en sont pris à des bâtiments publics de la ville voisine de Kolaboui. Les manifestants se sont en fait attaqués à des symboles de l’Etat. Les manifestants s’en sont pris aux symboles de l’Etat et aux symboles de l’activité minière. Des édifices publics comme la sous-préfecture, la mairie, ou encore le poste de gendarmerie ont été incendiés.
Novembre 2017, sale temps pour la presse privée guinéenne : des dizaines de journalistes venus soutenir un des leurs, détenu, ont été brutalisés dans une gendarmerie de Conakry. Pour avoir campé dans la cour de l’escadron de gendarmerie de Matam, pour soutenir un des leurs, détenu dans ces locaux, les journalistes guinéens ont eu droit à un traitement inhumain et dégradant. Des bastonnades à l’aide de ceinturons, des coups de matraque, des coups de pied, tout était permis pour faire comprendre aux journalistes qu’ils n’étaient pas les bienvenus.
Novembre 2017, en Guinée, Espace FM est suspendue pour 7 jours. Cette décision émane de la Haute autorité de la communication. L’instance reproche à la radio d’avoir diffusé des informations « susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’Etat ». Dernier épisode d’une semaine de tensions entre autorités et journalistes. Lundi déjà un patron de presse avait été placé en garde à vue et mardi une dizaine de journalistes ont été violentés par des forces de l’ordre.
Novembre 2017, en Guinée, plusieurs manifestations d’élèves ont eu lieu dans de nombreux quartiers de la capitale. Un collégien a été tué ce lundi 20 novembre et plusieurs autres personnes ont été blessées. Les écoliers réclament la reprise des cours, car depuis une semaine, une partie des enseignants du primaire et du secondaire sont en grève et désertent les salles de classe.
Mars 2018, trois jeunes gens ont été assassinés lors de la dernière manifestation de l’opposition, mercredi dernier, ce qui a provoqué un déferlement d’une foule de mères de familles jusque dans les bureaux du médiateur de la République, Mohamed Saïd Fofana. Jeudi 15 mars, au cours d’un point de presse, le parquet de Conakry a essayé de défendre les forces de l’ordre en accusant des manifestants armés dont un a été mis aux arrêts en février 2018.
Mars 2018, en Guinée, une nouvelle journée de mobilisation de l’opposition a eu lieu jeudi 22 mars. Son chef de file, Cellou Dalein Diallo, continue de contester, et ce depuis le 4 février dernier, les résultats des élections locales. A l’appel de l’UFDG, son parti, des militants et sympathisants ont manifesté. Si la marche a été acceptée par les autorités, l’itinéraire lui n’a pas été validé. Tibou Camara, ministre conseiller et émissaire de la présidence a même tenté une médiation de dernière minute au domicile de Cellou Dalein Diallo, avant le départ. Mais le leader de l’UFDG a campé sur ses positions. Dès le début de la manifestation, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre.
Mars 2018, les femmes de l’opposition guinéenne ne décolèrent pas. Elles sont une nouvelle fois descendues par centaines dans les rues pour exprimer leur mécontentement face aux exactions policières et aux tueries de leurs militants dont est victime l’opposition à chacune de ses manifestations. Selon celle-ci, au moins 94 des leurs ont été tués depuis 2011 rien qu’à Conakry par les forces de l’ordre dans les manifestations politiques. Hier, mercredi 28 mars, elles étaient chez le ministre de la Justice pour exiger des enquêtes et des poursuites contre les auteurs des crimes.
Juillet 2018, en Guinée, l’augmentation du prix du carburant à la pompe de 25% n’est pas du goût des forces sociales et des syndicats dont la mobilisation ne faiblit pas depuis le 1er juillet. Hier lundi, des affrontements ont éclaté un peu partout dans la capitale guinéenne entre forces de l’ordre et manifestants à la suite de l’interdiction, par le gouvernorat de la ville de Conakry, d’une marche de protestation dite « marche de la dignité » par ses organisateurs.
Octobre 2018, alors qu’un adolescent a été tué par balle, mardi 23 octobre, en marge de la manifestation interdite de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, a indiqué que sa voiture avait été visée par un tir.
Novembre 2018, le 7 novembre, deux jeunes Guinéens étaient tués devant leur concession dans le quartier de Wanidara, en banlieue de Conakry. Selon les témoignages recueillis par notre correspondant sur place, les proches des victimes imputent le drame à des « militaires portant des bérets rouges ». La diffusion de ce reportage a entraîné l’annulation de l’accréditation de notre confrère par la HAC, la Haute autorité de la communication, après une plainte du ministère de la Défense. Mouctar Bah a tenté, dès le lendemain, de joindre les autorités civiles et militaires pour obtenir leurs commentaires sur ces témoignages, sans succès. La HAC a demandé que la parole soit donnée au ministère de la Défense.
Février 2019, ce samedi 16 février, des affrontements se sont déroulés à Conakry, à l’occasion du retour en Guinée du principal opposant Celou Dallein Diallo, qui revenait d’un voyage en Europe et au Sénégal. Une trentaine de personnes ont été blessées lors d”échauffourées avec les forces de l’ordre près de l’aéroport de Conakry, ce samedi 16 février. L’opposant Celou Dallein Diallo affirme que son véhicule a été pris à partie par des blindés de la police et qu’il a reçu des gaz lacrymogènes à l’intérieur de sa voiture
Juin 2019, en Guinée, le débat sur le changement de Constitution continue à agiter le pays. Les manifestations violentes sont courantes. Ce jeudi 13 juin, c’est Nzérékoré dans le Sud qui a été le théâtre de violents affrontements. Au moins un mort et 28 blessés sont à déplorer. Ce qui devait être, jeudi un rassemblement des partisans du « Non » s’est transformé en affrontements. C’est en tout cas ce qu’indique, le FNDC, le Front National de la défense de la Constitution, créé en avril dernier pour s’opposer à un troisième mandat d’Alpha Condé.
Juin 2019, en Guinée, les députés ont adopté cette semaine une série de textes relatifs à l’organisation des services de défense et de sécurité. La plupart ont fait l’objet d’un large consensus sauf une : la loi relative à l’usage des armes par la gendarmerie. Les députés d’opposition ont voté contre, en mémoire, disent-ils, des nombreuses victimes tuées par balles lors des manifestations et dont les auteurs n’ont jamais été inquiétés. Le texte, qui élargit le cadre de l’usage des armes à feu par les gendarmes, inquiète également les défenseurs des droits de l’homme.
Août 2019, en Guinée, des dizaines de journalistes se sont rassemblés ce lundi dans les rues de Conakry devant le siège de la Haute Autorité de la communication. Ils pointent le harcèlement de l’Etat sur les médias privés. La colère suit de nombreuses convocations dans des commissariats et des tribunaux, ainsi que le placement sous contrôle judiciaire de dizaines de journalistes.
Octobre 2019, l’organisation Human Rights Watch dénonce, dans un rapport publié ce jeudi, la répression du droit à manifester en Guinée. Depuis plus d’un an, le gouvernement interdit de fait les manifestations de rue, explique l’ONG. Les autorités locales auraient interdit au moins 20 manifestations depuis juillet 2018.
Octobre 2019, au moins cinq morts et des dizaines de blessés, selon nos informations, deux décès selon le gouvernement. C’est le bilan provisoire de la première journée de manifestations contre un potentiel 3e mandat du président Alpha Condé en Guinée ce lundi 14 octobre.
Octobre 2019, le procès des membres du FNDC arrêtés ce weekend à Conakry avant des manifestations et de deux autres personnes a débuté ce mercredi 16 octobre. Ils sont poursuivis pour « manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles à l’ordre public ».
Octobre 2019, en Guinée, huit responsables du Front national de défense de la Constitution (FNDC) sont poursuivis pour « manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles à l’ordre public ». La seconde audience a débuté en fin de matinée et le procureur requiert cinq ans de prison contre sept des huit prévenus.