La chute du dictateur: l’épilogue d’une lutte guinéenne [Par Alpha Boubacar BALDE]


Point de vue

Le dimanche 5 septembre 2021, la longue lutte du peuple de Guinée contre l’ultime mandat d’Alpha CONDE a connu un épilogue avec l’intervention des Forces Spéciales. Cette unité, montée de toutes pièces par le despote Alpha CONDE dans le seul but de garantir la sécurité de son régime s’est rebellée contre lui. Quelle ironie du sort que cette unité mise en place pour mater toutes les contestations qui pourraient ébranler ce régime soit à l’origine de sa chute. Comme le disent les écritures « les voies du seigneur sont impénétrables ». En une matinée, Alpha CONDE est passé de ce président perché, méprisant, suffisant et incompétent à un président déchu, hagard, débrayé et pitoyable.

Voilà le triste sort qui attend les despotes qui veulent s’éterniser au pouvoir en dépit de l’opposition des peuples Africains qui aspirent à la démocratie.

L’OPPOSIDENT – L’OPPOSANT “HISTORIQUE” QUI N’AURA JAMAIS RÉUSSI A ENDOSSER LE COSTUME DE PRÉSIDENT

Les événements du 5 septembre 2021 remettent la Guinée dans une situation identique à celle de 2008 et qui avait conduit à l’élection de Alpha CONDE en 2010 après une transition chaotique dirigée par la junte du CNDD et le duo DADIS – KONATE. Alpha CONDE, qualifié « d’opposant historique », n’aura au final jamais réussi à transcender sa condition d’opposant pour endosser le costume de président. La mue de l’opposant vers le président n’aura jamais été complète faisant de lui une espèce de personnalité politique hybride opposant et président (OPPOSIDENT). En violation de tous les principes pour lesquels il se serait battu pendant plus de 40 ans de lutte politique, l’homme aura succombé à la tentation du mandat ultime. Le mandat de trop. Il aurait mieux fait d’écouter la mise en garde prémonitoire de feu Kéléfa SALL Président de la cour constitutionnelle :

« La conduite de la nation doit nous réunir autour de l’essentiel. Ne nous entourons pas d’extrémistes, ils sont nuisibles à l’unité nationale. Évitez toujours les dérapages vers les chemins interdits en démocratie et en bonne gouvernance. Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes. Car, si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant ».

Alpha CONDE qui se voulait un mix de Mandela et Obama, le voilà qui finit comme ses compères IBK du Mali, COMPAORE du Burkina…

La Guinée doit mettre fin au cycle de l’impunité de ses dirigeants. Le jugement de Alpha CONDE est l’électrochoc dont notre justice a besoin pour qu’en fin l’assertion « Nul n’est au-dessus de la loi » soit une réalité dans notre appareil judiciaire.

Connaissant la capacité de nuisance de l’homme, sa rancune tenace, sa libération serait une erreur monumentale dans la conduite de la transition. Après avoir été au pouvoir pendant presque 11 ans, qu’il reste en Guinée, son pays. Il appartiendra au président élu à l’issue de la transition de le traduire en justice pour les crimes commis durant son magistère. S’il est reconnu innocent par la justice, il aura droit aux traitements et égards dus à un ancien chef d’état. S’il est reconnu coupable, il purgera sa peine dans l’une des prisons modernes qu’il a fait construire. La Guinée doit mettre fin au cycle de l’impunité de ses dirigeants. Le jugement de Alpha CONDE est l’électrochoc dont notre justice a besoin pour qu’en fin l’assertion « Nul n’est au-dessus de la loi » soit une réalité dans notre appareil judiciaire. C’est à ce prix que nous éviterons les éternels recommencements et mettrons fin à l’impunité.

LA GUINÉE À LA CROISÉE DES CHEMINS

La Guinée est encore à la croisée des chemins. Tout comme après les décès d’Ahmed Sékou TOURE en 1984 et Lansana CONTE en 2008, voilà que la Guinée est encore confrontée à une prise du pouvoir par l’armée.

L’expérience de notre pays montre que les deux précédentes irruptions de l’armée dans la sphère politique n’ont pas permis d’ancrer le pays durablement sur le chemin de la démocratie. Ces échecs s’expliquent par un déficit de volonté politique, une élite corrompue et une population attentiste et résignée.

La chute d’Alpha CONDE par l’intervention des forces spéciales nous donne l’opportunité de faire les choses mieux et différemment. Elle nous donne l’opportunité de réussir enfin à mettre le pays sur le chemin de la démocratie et de l’y ancrer durablement. Si le régime d’Alpha CONDE a un mérite, c’est celui d’avoir permis de décanter les Guinéens entre les opportunistes sans moralité et les patriotes qui aspirent à la démocratie.

Pour réussir cette transition, bien qu’elle soit sous la coupe de la junte du CNRD, il est indispensable qu’elle soit co-diriger par un Guinéen à la moralité irréprochable. La population doit être vigilante vis-à-vis de l’instance de la transition le CNRD. Cette instance doit avoir pour unique vocation, de conduire la transition et l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives. Pour atteindre cet objectif, voici une liste non exhaustive d’actions prioritaires à mettre en œuvre.

  • Réunir un collège de juristes pour faire le toilettage de la constitution de 2010.
  • Mettre en place une Assemblée Constituante de Transition (ACT) constituée des différentes couches sociales de notre société pour légiférer durant la période de transition.
  • Remeubler les différentes institutions de la République par des individus intègres et foncièrement patriotes.
  • Écarter de manière définitive de l’administration Guinéenne tous les ministres, hauts cadres et responsables d’institutions et de régies financières qui n’ont pas ouvertement désapprouvé le changement constitutionnel et le 3ème mandat.
  • Reconstruire à partir de zéro un nouveau fichier électoral et remeubler la CENI avec des commissaires techniques uniquement.
  • Faire des audits financiers des différents départements et régies financières en vu d’inculper les responsables indélicats.
  • Inculper l’ancien Président pour les crimes commis durant ses mandats ou à défaut l’assigner en résidence jusqu’à l’élection d’un Président démocratique.
  • Mettre en place un gouvernement de mission, des techniciens avec pour unique objectif la gestion des affaires courantes sans agendas politiques cachés.
  • Écarter et inculper les responsables de la sécurité en charge des unités qui réprimaient les manifestations politiques et sociales durant les 10 dernières années et contre le 3ème mandat.
  • Faire des enquêtes sur les patrimoines immobiliers des anciens dignitaires et remettre dans le portefeuille du patrimoine public tous les biens acquis frauduleusement durant les 10 dernières années.
  • Moraliser la vie publique.
  • Mettre en place une commission vérité réconciliation pour purger notre pays de son passé qui le hante.

Faire l’économie de ces actions serait nuire à la mise en place des bases indispensables à l’état de droit et l’instauration d’une véritable démocratie.

LA CEDEAO ET L’UA, QUELLE INDIGNITÉ

Ces institutions sanctionnent la Guinée en la suspendant. La CEDEAO et L’UA, voilà des organisations auxquelles le peuple martyr de Guinée a demandé secours pour empêcher le changement constitutionnel et le troisième mandat. Des organisations qui n’ont pipé mot lorsque Alpha CONDE massacrait les Guinéens pour imposer sa constitution sur mesure et un troisième mandat en violation des principes constitutionnels et de ses serments. Les voilà maintenant qui suspendent la Guinée et qui exigent la libération du despote responsable de la mort de près de 300 morts en 11 ans et le retour à l’ordre constitutionnel. À quel ordre constitutionnel la CEDEAO fait elle allusion ?! Même la pseudo constitution imposée en 2020 au prix du sang lors d’un référendum frauduleux a fait l’objet d’un faux lors de sa promulgation. Que la CEDEAO nous dise alors à quelle ordre constitutionnel elle fait allusion…

QUELLE INDIGNITÉ !

Il semble que, la délégation de « HAUT NIVEAU » dépêchée à Conakry par le syndicat de « FAYOTS » de la CEDEAO ait obtenu du CNRD, l’accord de principe pour la libération et l’exil d’Alpha CONDE. Cette information, si elle est avérée, serait une erreur d’appréciation de la part du CNRD.

Voilà de quoi sont capables ces organisations qui ont failli à leur mission. Au lieu d’être au service des peuples elles sont inféodées aux chefs d’états. À la place des chartes fondatrices de ces organisations, leurs actions sont surtout motivées par les intérêts égoïstes et mercantiles des chefs d’Etat. Pour la volonté des peuples : « circulez il n’y a rien à voir… »

Dans la composition de cette délégation de « HAUT NIVEAU », la CEDEAO n’a pas trouvé mieux que d’inclure Alpha BARRY ministre des AE du Burkina et Ex-conseiller spécial d’Alpha CONDE durant 5 ans (2011-2016). C’est vous dire tout l’intérêt que l’organisation porte à l’impartialité du compte rendu de cette délégation.

QUELLE INDIGNITÉ !!!

La CEDEAO et l’UA qui sont restées aphones aux souffrances et tueries des Guinéens devraient avoir un peu de décence et se taire. Elles étaient absentes durant la lutte du peuple martyr de Guinée. Maintenant qu’un membre de leur corporation de despotes est déchu, ces organisations ont soudain un intérêt pour le respect de l’ordre constitutionnel.

QUELLE INDIGNITÉ !

Le CNRD ne devrait pas céder à ces institutions qui n’ont jamais été du côté du peuple. La seule raison de leur implication est la volonté de libérer leur complice Alpha CONDE rien d’autre. Qu’elles ne lui (CNRD) imposent aucun agenda ni chronogramme. Elles sont totalement étrangères aux réalités de notre pays. Que le CNRD prenne le temps de faire les choses bien pour qu’enfin nous sortions du cycle des éternels recommencements.

Alpha Bakar Le Kaizer
Un citoyen concerné




Alpha Condé: la chute d’un dictateur


Politique


Plusieurs soldats mutins des forces spéciales guinéennes ont annoncé, dimanche, en Guinée, à la télévision nationale, la dissolution de la Constitution et du gouvernement dans ce qui s’apparente à un putsch. Mais le ministère de la Défense guinéen a déclaré que les forces de sécurité étaient en train de rétablir l’ordre.

En Guinée, des officiers des forces spéciales ont affirmé, dimanche 5 septembre, avoir capturé le chef de l’État Alpha Condé et avoir dissous les institutions, mais une grande confusion régnait à Conakry sur qui était maître de la situation.

Le ministère de la Défense a ainsi assuré avoir repoussé l’attaque des forces spéciales contre la présidence, malgré la diffusion d’une vidéo montrant le président Condé entre les mains des putschistes.

“Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (…) de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions; nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes”, a déclaré le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, au côté de putschistes en uniforme et en armes, dans une vidéo adressée à un correspondant de l’AFP.

Dans une interview exclusive accordée à France 24, Mamady Doumbouya a également affirmé que ses hommes détenaient Alpha Condé. “Le président est avec nous. Il est dans un lieu sûr. Il a déjà vu un médecin”, a-t-il déclaré. Dénonçant la “gabegie”, le lieutenant-colonel Doumbouya, drapé dans un drapeau guinéen, a ensuite réitéré cette déclaration à la télévision nationale peu après 14 h GMT, interrompant les programmes habituels.



Les putschistes ont également diffusé une vidéo, non authentifiée, du président Condé entre leurs mains. Ils lui demandent s’il a été maltraité, et Alpha Condé, en jeans et chemise froissée dans un canapé, refuse de leur répondre.

“Les forces de l’ordre affirment que les frontières sont fermées, que la Constitution est dissoute. Dans quelques heures, ils mettront un gouvernement de transition en place. [Mamady Doumbouya] a exigé qu’on signale qu’ils ne sont pas là pour s’éterniser au pouvoir mais pour planifier une transition”, a expliqué, dimanche, Malick Diakité, correspondant de France 24 à Conakry. 

Des tirs soutenus et des militaires dans les rues 

De son côté, le ministère de la Défense a affirmé dans un communiqué que “les insurgés (avaient) semé la peur” à Conakry avant de prendre la direction du palais présidentiel, mais que “la garde présidentielle, appuyée par les forces de défense et de sécurité, loyalistes et républicaines, ont contenu la menace et repoussé le groupe d’assaillants”.

Tôt dans la matinée, des tirs nourris d’armes automatiques avaient retenti sur la presqu’île de Kaloum, centre névralgique de Conakry, où siègent la présidence, les institutions et les bureaux d’affaires de ce pays d’Afrique de l’Ouest en proie depuis des mois à une grave crise économique et politique. 

La présence des forces armées dans les rues, a été confirmée par Malick Diakité notre correspondant. “La population est massivement sortie dans la rue. Les forces de l’ordre sont en train de se promener dans la rue avec des blindés et ils sont applaudis par la population”, rapporte-il. 

“J’ai vu une colonne de véhicules militaires à bord desquels des soldats surexcités tiraient en l’air et entonnaient des slogans militaires”, a déclaré à l’AFP une habitante du quartier de Tombo, proche du centre de la capitale. “Les soldats étaient tous cagoulés” et se dirigeaient vers Kaloum, a-t-elle précisé sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité.

Au moins deux blessés, selon des témoins

Un habitant de la banlieue de Coléah a indiqué à l’AFP avoir “entendu des tirs” tôt dans la matinée. “Je me suis précipité vers la fenêtre, j’ai vu des jeeps militaires qui roulaient à vive allure vers le centre de Kaloum”, a-t-il dit.

Les tensions pourraient avoir été provoquées par une tentative de mise à l’écart du commandant des forces spéciales, sur fond de jalousies au sein des forces armées envers cette unité bénéficiant de moyens supérieurs aux autres forces de sécurité, a expliqué un diplomate occidental s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

Des habitants joints au téléphone à Kaloum ont fait état de tirs soutenus, disant avoir vu de nombreux soldats intimant aux résidents de rentrer chez eux et de ne pas en sortir. Selon des témoins contactés par Reuters, deux civils au moins ont été blessés par balles.

Alpha Condé, qui est âgé de 83 ans, a été réélu en octobre dernier pour un troisième mandat de cinq ans à la suite d’une réforme de la Constitution vivement critiquée par l’opposition. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes dans des violences liées au scrutin.


Cet article est republié à partir de france24.com sous le titre: Guinée : les forces spéciales affirment détenir le président Alpha Condé. Lire l’original ici. Avec AFP et Reuters





Sidy Souleymane Ndiaye, figure tristement célèbre de la justice guinéenne au service de la dictature


Justice


Sidy Souleymane Ndiaye est la figure tristement célèbre de cette justice aux ordres d’un pouvoir exécutif illégitime et illégal. A l’instar des responsables de la police et de la gendarmerie, ce procureur est l’un des bras répressifs du régime de Alpha Condé.

Ce mercredi, ce multirécidiviste de la répression d’État vient d’obtenir la condamnation de deux activistes pro-démocratie et membres du FNDC. Souleymane Condé et Youssouf Dioubaté sont condamnés à un an de prison ferme et au paiement par chacun d’une amende de 20 millions de francs guinéens.

Il faut rappeler que ces opposants au 3ème mandat de Alpha Condé ont passé près de quatre mois à la maison centrale de Conakry.

Selon la justice de la dictature, ils sont coupables de «production, diffusion, et mise à la disposition d’autrui de données et nature à troubler l’ordre et la sécurité publique».

Pour l’avocat de la défense Maître Salifou Béavogui, cette décision de justice est injuste, inique et cynique «Nos clients sont simplement arrêtés pour leur conviction et opinions politiques. [  ] ce n’est pas le droit qui a parlé, c’est l’injustice qui a triomphé. »

Quant à Maître Traoré, il se dit choqué mais pas surpris par cette décision. Pour lui, ce sont des innocents qui ont été condamnés. Il dit regretter que « la machine judiciaire continue à être mise à contribution pour broyer des opposants ».

Les avocats ont annoncé qu’ils feront appel de cette décision.


Le Chérif




Tierno Monenembo ne reculera pas car «Les dictatures, on ne les fuit pas, on les confronte [ ]»


Politique


Depuis quelques jours, des Etats-Unis, de France, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Mali et d’ailleurs, des bonnes âmes soucieuses de ma liberté et de ma vie m’adressent des messages d’alerte : il paraît que ma vie est en danger. Je devrais me méfier, baisser le ton, adoucir mes propos et peut-être même quitter le pays.

Eh bien non, je ne me méfierai pas, je ne baisserai pas le ton et surtout, surtout, surtout, je ne quitterai plus jamais mon pays sauf pour les besoins d’une conférence, d’un Salon du Livre ou d’un check-up médical. Je ne viens pas de Haute-Volta moi, je suis d’ici moi. Mon père est enterré au cimetière de Coléah, ma mère, à celui de Dixinn, mes aïeux reposent à Porédaka.

Déjà, à la fin des années 60, ceux de ma génération avaient commis la grave erreur de fuir le régime bestial de Sékou Touré. Aujourd’hui encore, le pays entier continue d’en payer le prix. Les dictatures, on ne les fuit pas, on les confronte, on leur crache dessus, on les abat.


Je ne me méfierai pas, je ne baisserai pas le ton et surtout, surtout, surtout, je ne quitterai plus jamais mon pays sauf pour les besoins d’une conférence, d’un Salon du Livre ou d’un check-up médical.


Cette magistrale leçon de l’Histoire, je l’ai parfaitement assimilée à présent. Je ne reculerai plus jamais devant un despote. La liberté a un prix et ce prix, je suis prêt à le payer comme l’ont déjà fait nombre de nos compatriotes. Je pense aux centaines de morts qui jalonnent les deux mandats du sinistre Alpha. Je pense aux dizaines de disparus, aux milliers de prisonniers politiques. Je pense en particulier à Ousmane Gaoual, Sékou Koundouno, Chérif Bah, Etienne Soropogui Oumar Sylla, Saïkou Oumar, Ismaël Condé, Souleymane Condé et les autres. Je pense à vous tous vaillants patriotes guinéens qui croupissez dans les geôles d’ Alpha Condé pour avoir refusé de renoncer à votre dignité de citoyens. Je m’incline humblement devant votre foi et votre bravoure.

Les Guinéens en ont jusque-là. Ils sont tous prêts à mourir pour recouvrer leur liberté. Ils sont prêts à consentir les sacrifices qu’il faut, cela prendra le temps que cela prendra. Ils savent que le despotisme est déjà derrière eux.

Le régime archaïque d’Alpha Condé n’est que le dernier maillon d’une espèce en voie de disparition. Après 62 ans de chaos absolu, ils savent qu’ils sont près du but : c’est pour bientôt, le soleil de la liberté, le jour de la concorde et du bien-être collectif.

Pour ma part, non seulement je ne quitterai pas le pays, mais je suis prêt à mourir. Rien de plus beau que de mourir pour la liberté ! Il y a des moments où la plume ne suffit pas. Il y a des moments où l’écrivain doit abandonner sa table de travail pour descendre dans l’arène. Le romancier ne doit pas se contenter de prendre la parole, il doit aussi prendre la rue, se tapir dans les tranchées ou se jucher sur les barricades. « Un poème dans la poche, un fusil dans la main », disait d’ailleurs mon ami congolais, Emmanuel Dongala. De Garcia Lorca à Paul Eluard, de Tahar Djaout, à Ken Saro Wiwa, c’est quand le poète tombe sous les balles des barbares que la littérature prend tout son sens. Et qu’est-ce que la littérature sinon, ce bataillon armé de mots qui depuis la nuit des temps occupe les avant-postes du combat pour la liberté : liberté d’être, liberté de penser, liberté de dire, liberté d’aller et de venir, liberté de créer, liberté de rêver.

Non, je ne reculerai pas. Non, je ne me méfierai pas. Non, je ne n’adoucirai pas mes propos. Je continuerai vaille que vaille à dire merde à ce régime de merde.

Advienne que pourra !

Tierno Monénembo





L’élection en Afrique ou la délégitimation d’un « rite démocratique »


Analyse


Légitimer et renforcer des pouvoirs autoritaires, l’élection en Afrique ressemble plus à une simple formalité administrative qu’à une consécration de la démocratie. De Fukuyama qui parle d’un verni démocratique à Michalon qui n’hésite pas à soutenir la suppression de l’élection présidentielle en Afrique, le « théâtre démocratique » expression de Antoine Glaser pour qualifier les élections dans certains pays africains, apparait comme un rendez-vous en absurdie.

L’acte électif est dévalorisé. Dans un article intitulé La démocratie en Afrique: succès et résistances, Babacar Guèye souligne que « L’acte électif n’a de sens, au fond, que s’il permet à terme l’alternance démocratique [  ] » Or, selon l’auteur, « les manipulations électorales, intimidations et recours à la force qui émaillent bien des élections en Afrique sont les signes du refus d’accepter les règles du jeu démocratique ».

Dans le même ordre d’idées, Philippe Aldrin dans un ouvrage collectif intitulé Politiques de l’alternance: sociologie des changements (de) politique, soutient qu’une alternance au pouvoir est un « indicateur de bonne santé démocratique » parce qu’elle est supposée porteuse de changements politiques et sociaux. Les enquêtes Afrobaromètre arrivent à la même conclusion « Dans le système politique particulier à l’Afrique, une alternance au pouvoir insuffle l’espoir populaire selon lequel la performance gouvernementale sera améliorée. » En d’autres termes, « les Africains désirent des élections transparentes, surtout celles porteuses d’alternance ».


Une alternance au pouvoir est un « indicateur de bonne santé démocratique »


Entre démocratie et autoritarisme, les régimes hybrides jouent les intermédiaires (des régimes autoritaires civils qui organisent des élections pour légitimer leur position). Avec une façade compétitive, des consultations manipulées, des institutions factices, ces régimes hybrides africains sont un mélange d’éléments de démocratie (institutions, élections) avec des pratiques autoritaires.

Cependant, « l’élection ne fait pas la démocratie ». Pour Pierre Jacquemot, elle « n’est la démocratie que si elle est l’aboutissement d’un long processus, adossé à une ossature institutionnelle suffisamment robuste pour porter une justice indépendante, garantir les libertés fondamentales, apporter du développement et traquer la corruption ».

En dénonçant « la pseudo démocratie africaine », le journaliste Vincent Hugeux dans un essai intitulé Afrique : le mirage démocratique, est catégorique : c’est une « mascarade ». Selon lui, « Jeunes ou vieux, les caïmans du marigot ont appris à manier le lexique du pluralisme, de la transparence et de la bonne gouvernance [  ] pour mieux s’affranchir de ses effets ». L’auteur dénonce le « tour de passe-passe » que constituent les modifications constitutionnelles avant les scrutins. Des modifications, selon lui,  qui « ont l’apparence de la légalité, mais constituent autant de forfaitures sur le plan éthique et politique ».

Une « démocratie procédurale ». Pour Pierre Jacquemot, elle « renonce à convaincre de la nécessité du politique, désarme le jeu social et rend, entre deux élections, le citoyen superflu. Il en résulte, pour la population pauvre, un sentiment diffus d’impuissance [  ] ». Quant au professeur britannique Nic Cheeseman, il qualifie l’Afrique de « continent remarquablement divisé», avec «presque autant de démocraties défectueuses (15) que de régimes autocratiques (16) parmi les 54 États du continent».

Dans un article publié dans le foreign affairs, intitulé The Retreat of African Democracy. The Autocratic Threat Is Growing, Nic Cheeseman et Jeffrey Smith soulignent qu’un « bon indicateur de l’état de santé de la démocratie en Afrique comme ailleurs consiste à observer si les dirigeants quittent effectivement le pouvoir au terme prévu par leur mandat. Ils sont de plus en plus nombreux à mener des “coups d’État constitutionnels” qui leur permettent de récrire la loi [  ] ». En citant le Freedom House, ces deux auteurs révèlent que 11 % seulement du continent africain est politiquement “libre”, et le niveau moyen de la démocratie n’a cessé de reculer au cours des quatorze dernières années. Cette tendance est confirmée par le score du continent en matière de processus électoral et de pluralisme qui demeure le plus faible du monde. Selon le Democracy Index 2019 deThe Economist Intelligence Unit 3,99/10 contre une moyenne planétaire de 5,9/10. Le journaliste et chercheur indépendant, Régis Marzin, dans un rapport intitulé Démocraties, dictatures et élections en Afrique : bilan 2019 et perspectives 2020 dénote quant à lui, que sur les 582 élections enregistrées entre 1990 et 2019, 294 relèveraient de la « mascarade».

Le contrôle des commissions électorales

Dodzi Kokoroko, dans un article intitulé Les élections disputées : réussites et échecs publié en 2009 dans la revue Pouvoirs, souligne que la « grandeur de l’élection célébrée par sa consécration constitutionnelle s’éclipse rapidement devant les déceptions et régressions engendrées dans la pratique. »

Entre l’habillement normatif et le mode opératoire des institutions et juridictions constitutionnelles, le contraste est saisissant. Si la création de commissions électorales et des cours constitutionnelles est perçue comme une avancée démocratique, censée « en théorie » garantir la transparence, l’indépendance et l’impartialité dans la gestion du processus électoral, force est de reconnaitre que la réalité est aux antipodes de cet habillement normatif parfois « sacralisé ».

Le contrôle des institutions en charge des élections apparait comme un enjeu central pour la conquête et la conservation du pouvoir politique en Afrique.

Eugène Le Yotha Ngartebaye dans sa thèse intitulée Le contentieux électoral et la consolidation démocratique en Afrique francophone. Trajectoire comparative du Bénin et du Tchad (2014), souligne que « l’issue de l’élection ne se joue plus dans les urnes, mais dans les capacités à maitriser et disposer de ces institutions. C’est ce qui explique la politisation outrancière des commissions électorales avec en prime une prépondérance des membres désignés par le parti au pouvoir. » Une lecture partagée par Danielle Béatrice dans un article intitulé Changement des mentalités et changements institutionnels : des impératifs pour crédibiliser la démocratie en Afrique,qui affirme que « l’amélioration de la démocratie et de la vie politique dans les pays afri­cains nécessite une véritable autonomie des institutions responsables des élections et une limitation des pouvoirs des chefs d’État. » Pour elle, les institutions chargées du suivi des élections ont perdu leur crédibilité. Cela est sans doute « dû à la corruption qui sévit dans nos pays africains et au manque d’autonomie desdites institutions. »

La sincérité et l’intégrité du vote en question

Les manipulations du vote se révèlent être une pratique courante dans un environnement où l’administration est partisane et l’organe en charge des élections est instrumentalisé. En guise d’exemple, la loi prévoit un dépouillement sur place dans les bureaux de vote. Cependant, on assiste le plus souvent au déplacement des urnes par la force. Une pratique relevée par Dodzi Kokoroko dans son article Les élections disputées : réussites et échecs. Selon cet auteur, « ce transfert des urnes permet à l’administration de remplacer les urnes dont le contenu est jugé défavorable au pouvoir par des urnes plus dociles, aux résultats facilement contrôlables. La falsification des procès-verbaux constitue l’étape suprême de la machine de fraude électorale. Elle est généralement orchestrée par des représentants locaux de l’administration générale (préfets et sous-préfets) qui vont corriger les résultats. »

Dans le même ordre d’idées, Pierre Jacquemot dans un article intitulé les élections en Afrique, marché de dupes ou apprentissage de la démocratie ? publié en 2019 dans la Revue internationale et stratégique explique que « [  ] la falsification des procès-verbaux, si elle est utilisée peut commencer dans le bureau de vote, mais elle intervient le plus souvent dans un transfert ou un lieu de compilation régional, ou encore dans un lieu de rassemblement national ». Pour cet universitaire et ancien diplomate, « l’élection africaine est la résultante d’une réelle appropriation des normes officielles du jeu électoral conjuguée à des pratiques de contournement de ces règles ». L’auteur n’hésite pas à soutenir que « la transgression fait partie intégrante du jeu électoral africain ». De plus en plus sophistiquée, l’ingénierie de la fraude électorale atteint des proportions inquiétantes en Afrique. Vincent Darracq et Victor Magnani dans un article intitulé Les élections en Afrique : un mirage démocratique ? expliquent que « des savoir-faire multiples, de plus en plus sophistiqués, sont développés par les opérateurs politiques et leurs « petites mains » pour « orienter » les résultats des scrutins ».


« l’élection africaine est la résultante d’une réelle appropriation des normes officielles du jeu électoral conjuguée à des pratiques de contournement de ces règles »

Pierre Jacquemot


Les chercheurs Nic Cheeseman et Brian Klaas, dans un ouvrage intitulé « How to rig an election » qui traite des stratégies au moyen desquelles les tricheurs politiques et leurs auxiliaires administratifs faussent les scrutins démocratiques soutiennent que « Contrairement à ce que l’on pense généralement, les dirigeants autoritaires qui acceptent de tenir des élections sont généralement en mesure de rester au pouvoir plus longtemps que les autocrates qui refusent d’autoriser la population à voter. » En d’autres termes, selon ces auteurs « un autocrate perd rarement une élection ».

Face à cette situation de fraude électorale systématique, les contestations des résultats font désormais partie intégrante du processus. Un fait caractéristique des élections en Afrique, selon Pierre Jacquemot dans une interview sur Francetvinfo. Dans le même ordre d’idées, le sociologue ivoirien Alfred Babo, dans un article dans Le Monde intitulé Faut-il continuer d’organiser des élections présidentielles en Afrique ? affirme que « la contestation des résultats est devenue quasi consubstantielle à l’exercice de ces scrutins ».

Pour conclure, citons cette observation de Alix Boucher de Africa Center, dans un article intitulé Désamorcer la crise politique en Guinée « l’expérience montre que les chefs d’État africains qui sont restés au pouvoir pendant plus de 10 ans ont accumulé les actes de répression et de corruption et généré instabilité financière, sous-développement et conflits dans le pays. »


Sékou Chérif Diallo Fondateur/Administrateur @GuineePolitique




À partir du 26 octobre 2020, tous les guinéens dans la rue “jusqu’au départ du dictateur Alpha Condé” [Déclaration FNDC]


Déclaration


Le FNDC appelle le Peuple de Guinée à des manifestations dans tout le pays à partir de ce lundi 26 octobre 2020 jusqu’au départ du dictateur Alpha Condé

Le FNDC a le profond regret de constater depuis quelques jours des scènes de violences dans plusieurs villes du pays causant une dizaine de pertes en vie humaine dont Boubacar Baldé et Daouda Kanté, respectivement Coordinateur de l’antenne FNDC à Sonfonia Gare 2 (Conakry) et à Pita. Tous les deux ont été tués par balles des forces de défense et de sécurité aux ordres d’Alpha Condé.

Des pillages de commerces et d’habitations ont été également orchestrés par le régime pour terroriser les populations et installer le chaos dans le pays dans le seul but de permettre à Alpha Condé de se maintenir au pouvoir au-delà de ses deux mandats légaux.

Le FNDC condamne énergiquement ces dérives dictatoriales et le déchirement du tissu social par l’exécution des nombreuses menaces « d’affrontement, de mort et de guerre» proférées par Alpha Condé contre sa propre population depuis le début de son processus de coup d’État constitutionnel.

Nous interpellons la communauté internationale à réagir face aux violations insupportables des droits humains par le régime et à prendre d’urgence des sanctions ciblées contre les auteurs et commanditaires de ces crimes.

Conformément à ses déclarations précédentes notamment celles du 25 mars 2020 et du 16 octobre 2020, le FNDC demeure fidèle à ses principes et à ses engagements d’empêcher le troisième mandat d’Alpha Condé et de ne reconnaître aucune institution illégale et illégitime issue de mascarades électorales ou de blanchiment de coup d’État civil.

C’est pourquoi, le FNDC appelle le Peuple de Guinée à des manifestations dans tout le pays à partir de ce lundi 26 octobre 2020 jusqu’au départ du dictateur Alpha Condé pour permettre une refondation totale de l’État Guinéen et le débarrasser de tout système corrompu.

Nous appelons les forces de défense et de sécurité à être républicaines en refusant d’obéir à tout ordre illégal et en se mettant du côté du Peuple.

Le FNDC invite toutes les forces vives du pays, tous les démocrates épris de paix et de justice à répondre à cet appel patriotique pour chasser du pouvoir Alpha Condé et son clan mafieux qui sont les seuls responsables du chaos qui s’installe dans notre pays.

Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons!

Conakry, le 23 octobre 2020


Pour plus d’informations

https://www.facebook.com/frontnationalGN/posts/689556035309664




Alpha Condé: ce président méprisant qui est devenu méprisable [Par Alpha Boubacar BALDE]


Point de vue


Il serait né le 4 mars 1938 à Boké, ce qui lui donne aujourd’hui « officiellement » 82 ans. Après deux mandats de 5 ans, il est candidat à un troisième mandat en violation de ses serments et de sa longue lutte de 40 ans dans l’opposition. En tant qu’opposant aux différents régimes au pouvoir en Guinée, l’actuel Président du RPG arc-en-ciel a été successivement à la tête de différents mouvements politiques MND (1977), UJD (1991), RPG « Rassemblement des Patriotes de Guinée », RPG « Rassemblement du Peuple de Guinée » en 1993 puis RPG arc-en-ciel depuis 2010.

Ses relations avec la Guinée qu’il feint aimer !

L’homme bien qu’ambitionnant de diriger notre pays, après ses études en France, n’a commencer à fouler le sol guinéen qu’après les années 1990. A sa décharge, il avait fait l’objet de condamnation à mort par contumace par le régime tyrannique du PDG-RDA (1958 – 1984).

Néanmoins, une chose reste certaine, malgré la prise du pouvoir par l’armée en 1984 et l’instauration du libéralisme, l’homme ne reviendra pas s’installer en Guinée pour participer à la construction de la Guinée qu’il ambitionne. Ses séjours en Guinée deviendront un peu plus fréquents à partir de 1990 suite à l’ouverture démocratique du pays en réponse à l’invitation faite par la France lors de la conférence de Baule et le discours de François Mitterrand : « la France liera tout son effort de contribution aux efforts qui seront accomplis pour aller vers plus de liberté ; Il y aura une aide normale de la France à l’égard des pays africains, mais il est évident que cette aide sera plus tiède envers ceux qui se comporteraient de façon autoritaire, et plus enthousiaste envers ceux qui franchiront, avec courage, ce pas vers la démocratisation ».

Les séjours de l’homme se feront au rythme des élections en Guinée après l’adoption du multipartisme intégral. Il participera à la première élection présidentielle multipartite de 1993 que lui et ses militants zélés prétendent avoir « gagner ». A l’issue de cette première élection présidentielle dans l’histoire du pays, il prendra part à toutes les autres à l’exception de celle de 2003 boycottée par l’ensemble des partis politiques de l’opposition pour manque de transparence dans l’organisation.

Cet homme méprisait tellement la Guinée, qu’il ne revenait au pays qu’a la veille des élections. La Guinée n’avait d’attrait pour lui que par le fait qu’il s’estimait assez roublard pour réussir à se faire élire président de la république. Aussitôt les élections finies et les résultats connus, l’homme repartait en France pour mener sa vie oisive à jouer au PMU et toucher les allocations de minima sociaux. La seule période durant laquelle l’homme est resté durablement en Guinée c’était lors de la législature de 1995-2002. Il faut dire que durant cette période l’homme était député. Un des rares « emploi » qu’il a occupé durant sa vie professionnelle. Pour preuve l’expérience la plus valorisante de son CV et qu’il nous rabâche à chacune de ses prises de parole c’est son poste de Président de la FEANF (Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France). Pourtant, il ne s’agit même pas d’un emploi, mais d’un poste de président au sein d’une association étudiante. Sans aucune expérience dans l’administration publique ou en entreprise, le voilà parachuté Président de la République de Guinée en 2010.

Cet homme, après ses deux mandats consacrés par la constitution, sollicite encore le vote des Guinéens pour un troisième mandat et peut être un quatrième mandat si la providence lui prête longue vie. N’oublions pas que d’après ses militants zélés, il serait au premier mandat de la quatrième république. Son objectif ultime étant de mourir au pouvoir, rien donc ne l’empêche de faire deux nouveaux mandats, s’il réussit à se maintenir aux affaires au soir du 18 octobre 2020.

Il est aux affaires depuis 10 ans mais n’a aucun bilan à présenter au peuple !

Au pouvoir depuis 2010, il n’a aucun bilan à présenter au peuple de Guinée qu’il martyrise, méprise et assassine depuis 10 ans. La normalité voudrait d’un Président sortant, qui a fait deux mandats de 5 ans et qui souhaite se maintenir au pouvoir, qu’il fasse campagne sur ses réalisations. Qu’il présente son bilan pour convaincre les électeurs de la nécessité de le maintenir au pouvoir. Qu’il montre les chantiers en cours de réalisation qui justifieraient son maintien aux affaires en vue de leur achèvement. Notre PRAC national aka Papa promesse lui fait campagne sur de nouvelles fausses promesses ! Déjà, celles de 2010 et 2015 souffrent d’un déficit de réalisation, il ne trouve pas mieux que d’en rajouter à la liste pour 2020. C’est vrai qu’il dit à qui veut l’entendre : « Le Guinéen, plus le mensonge est gros plus il y croit ». ‘‘CON VAINCU’’ de cet état de fait, l’homme n’arrête pas de mentir au peuple de Guinée. Il a une tendance compulsive à raconter des mensonges et à inventer des histoires. Un comportement méprisant pour ses militants et le peuple de Guinée.


La normalité voudrait d’un Président sortant, qui a fait deux mandats de 5 ans et qui souhaite se maintenir au pouvoir, qu’il fasse campagne sur ses réalisations.


Son mépris vis-à-vis de ses militants, du peuple et ses discours ethniques !

Le PRAC méprise tellement le peuple de Guinée, qu’il ne lui témoigne aucun respect. Son mépris est tel, qu’il estime ne pas devoir se déplacer sur notre mauvais réseau routier pour rencontrer les électeurs et solliciter leur vote pour l’élection du 18 octobre 2020. L’homme reste confortablement installé dans les dorures de son palais pour s’adresser à ses militants zélés via un système de vidéo campagne. Il nous fallait ce président indolent et méprisant pour nous inventer ce type de communication de campagne. Lors de ses interventions, il véhicule des idées tribalistes qui sapent le fondement de notre pays en tant que NATION.

KANKAN : « Si vous votez pour un autre candidat malinké, c’est comme si vous avez voté pour CDD » ;

« Le Fouta n’a présenté qu’un seul candidat CDD, aucun autre Peul n’est candidat au Fouta » ;

« Les autre candidats malinkés se sont alliés à CDD, voter pour eux revient à voter pour CDD » ;

« Vous ne devez pas oublier ce qui s’est passé à la mort de Sékou TOURE ».

SIGUIRI : « Nous sommes en guerre » ;

« Si vous chassez votre chien méchant, vous allez vous faire mordre par le chien d’autrui ».

DABOLA : « Le Vice-Président de la Sierra Leone à profiter de l’absence du Président pour aider CDD à recruter des mercenaires c’est pourquoi nous avons fermé les frontières »

Esplanade du Palais : « Il y a un leader qui compte se proclamer vainqueur le 18 octobre à 18h pour ensuite se refugier dans une ambassade en espérant les affrontements » 

SUR Rfi et France 24 : « Je n’ai jamais dit que nous sommes en guerre »

« La Guinée est classée au 4ième rang mondial en termes de ‘‘Facenews’’ » au lieu du terme anglosaxon ‘‘Fakenews’’.

Il semble qu’il ne soit pas à ses premières déclarations de ce type, des observateurs avertis affirment qu’il aurait dit lors de l’élection de 1993 « Tout malinké qui vote pour le PUP est … ». Ayant une branche mandingue dans ma famille, je m’abstiens d’aller au bout de sa phrase par respect pour ma famille malinké et les membres de cette communauté.

Des propos indignes et honteux d’un président de la république en mal de légitimité et complètement déboussolé par le désenchantement de ses militants déçus qui lui tournent le dos.

Les membres de son GOUVERNE ET MENT ne trouvent pas mieux que d’affréter des bimoteurs et hélicoptères pour rallier les différentes localités du pays faute de routes praticables. Les routes cabossées pour les militants masochistes et les avions et hélico pour les pontes égoïstes et arrogants du régime.

Voyant la mobilisation qui entoure la campagne de son challenger CDD en région forestière, il semble que notre PRAC national ait finalement décidé d’aller narguer les militants en empruntant son « hélico présidentiel ». Il faut croire que les piques sur Rfi et France 24 de CDD qui disaient que « le PRAC n’était pas en état de mener campagne sur le terrain » ont fait mouche. S’il s’est finalement décidé à sortir de Sékoutoureya, notre PRAC national ne va pas arpenter nos routes pour tester la qualité des infrastructures que lui et ses GOUVERNE ET MENT ont réalisées depuis 10 ans. Il va confortablement voyager en hélico ! Qui est fou ? Les routes cabossées c’est pour les militants zélés et maso qui n’aspirent pas au bien-être.  

D’opposant historique à président hystérique et aspirant dictateur !

Du temps où il fut opposant, l’homme avait suscité un espoir auprès d’une partie de la population guinéenne. A l’exercice du pouvoir, il s’est révélé être un président médiocre et clivant. Il a fortement fragilisé le tissu social guinéen en bâtissant un système de gouvernance qui repose sur des considérations tribales et ethniques. Aujourd’hui encore, pendant sa campagne, il continu de plus belle à propager son venin au risque de mettre le feu à notre maison commune la Guinée. Lui n’a rien à perdre, en cas de trouble, il va aller se réfugier en France dont il est ressortissant. Il n’a aucune attache familiale en Guinée dont le sort pourrait l’inquiéter. A nous peuple de Guinée de nous méfier de ce pyromane. A nous de l’envoyer à la retraite au soir du 18 octobre 2020.  


Du temps où il fut opposant, l’homme avait suscité un espoir auprès d’une partie de la population guinéenne. A l’exercice du pouvoir, il s’est révélé être un président médiocre et clivant.  


Aujourd’hui, l’homme est devenu détestable de ses militants auxquels il a menti, de ses amis qui ont honte de s’afficher à ses côtés et de ses soutiens occidentaux qui sont déçus de son entêtement à vouloir s’éterniser au pouvoir. Les seules personnes qui gravitent autour du PRAC aujourd’hui, sont celles qui se gavent de nos ressources et qui profitent de cette gouvernance chancelante pour voler les deniers publics et les militants zélés qui manquent cruellement de discernement.

D’un Président méprisant, il est devenu un Président méprisable.

A sa prise de fonction, il disait avoir hérité d’un pays sans état après 10 ans de sa gouvernance tribale, nous n’avons ni pays ni état.

Au peuple martyr de Guinée de le bouter hors du palais présidentiel au plus tard le 18 octobre 2020 pour lui rendre son mépris.

A ses militants zélés je dis ceci : « lorsque la rage sévit dans la cité, et que votre chien méchant est infecté, vous ses maitres risquez d’être ses premières victimes ! l’euthanasie de votre chien méchant s’impose pour prévenir les morsures intempestives et la rage dans la famille ».

Ne faisons pas du PRAC un « DICTATEUR ». Au lendemain du 18 octobre, montrons-lui le chemin de la retraite même s’il n’a pas suffisamment cotisé pour en bénéficier.

Soyez du bon côté de l’histoire. Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise !


Alpha Bakar Le Kaizer
Un citoyen concerné

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Guinée: quel avenir en ce temps de crise? [Par Alpha Boubacar BALDE]

Présidentielle en Guinée: l’alternance, l’unique option [Par Alpha Boubacar Baldé]





Les 8 juges de la Cour constitutionnelle qui mettent les guinéens dans une insécurité juridique [Par Sow Rousseau]


Point de vue


LES 8 JUGES DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE GUINÉENNE

La Cour constitutionnelle structure la dictature, c’est-à-dire, elle donne une assise, un soubassement, un fondement juridique à la dictature. La Cour constitutionnelle appose un cachet de légitimité à la dictature.

Les 8 juges ne rendent pas des arrêts, des décisions de justice au nom du peuple de Guinée, ils rendent des services au Président de la république. Leurs « arrêts » constituent des comptes rendus au président de la république, constituent des prestations de service pour le Président. Les 8 juges ne se soumettent pas à la loi, ils se soumettent au Président de la république.



En effet, de façon générale, le juge crée la norme à partir d’une règle de droit (règle posée par le législateur), c’est-à-dire, c’est en appliquant la règle de droit, en l’interprétant, que le juge créé la norme (la norme, c’est le résultat de l’interprétation par le juge de la règle de droit, la sève que le juge extrait de la plante, c’est-à-dire de la règle de droit).

Cependant, les juges de notre Cour constitutionnelle n’interprètent pas les règles de droit pour créer la norme, ils créent celle-ci par leur seule volonté. Ainsi, par couches successives, à travers leur jurisprudence (leurs décisions), ils ont posé le fondement de la dictature dans notre pays.

A titre d’illustration, citons :

  • Leur décision d’exclusion de l’ancien président de la CC, feu Kelefa SALL ;
  • Leur décision approuvant la volonté du Président à changer la Constitution de mai 2010 ;
  • Leur  récente décision N°AC 014 du 11 juin 2020 portant sur la falsification de la Constitution adoptée par referendum le 22 mars 2020. Cette décision mérite une explication pour que nos compatriotes comprennent la délinquance des juges de la CC.

Dans cette décision, les juges constatent l’irrecevabilité des recours formés devant elle par la Plateforme Nationale de Participation et d’Initiative Citoyenne (PNACIP), et le recours du président de l’Assemblée nationale agissant au nom de 15 députés.

Normalement, quand une juridiction constate qu’une requête est irrecevable, elle n’a plus à examiner, à se prononcer sur le fond de celle-ci, or, c’est exactement ce que vont faire les 8 juges de la plus haute juridiction de notre pays.

Les juges disent que les recours sont irrecevables, mais ils jugent le fond des recours en décidant que la Constitution publiée au JO le 14 Avril 2020 est bien celle qui a été  adoptée le 22 Mars 2020.

Or, cela est matériellement faux, des juristes comme Maitre Antoine pépé LAMAH et Maitre TRAORE ont brillamment démontré la différence (ajouts et suppressions) notable entre les deux textes.

Pourquoi les juges se sont-ils prononcés sur le fond de l’affaire alors qu’ils ont constaté l’irrecevabilité des recours ? C’est pour tout simplement faire taire toute contestation de la Constitution du Président de la république, pour la valider définitivement.

Pour mieux vulgariser ce que les juges ont fait dans cette affaire pour nos compatriotes non juristes, prenons l’exemple suivant :

-Une salle de sport à Conakry, n’admet que des filles, exclusivement celles ayant au moins 18 ans, et ayant une tenue adéquate.

-Si un homme quelconque, débarque devant cette salle de sport, le portier va simplement constater qu’il n’est pas une femme et lui refuser l’accès à la salle de sport. Le portier ne cherchera même plus à connaitre l’âge de cet homme, ou à juger si la tenue de cet homme est adéquate ou non pour la pratique du sport.

Or, notre portier (les juges de la CC), bien qu’ayant remarqué qu’il s’agit bien d’un homme, donc irrecevable, inadmissible dans la salle de sport, se permet quand même de vérifier l’âge et la tenue de cet homme. Ceci n’est pas du droit.

Toutes ces décisions démontrent que les juges n’appliquent pas le droit, mais la volonté du président, autrement dit, lorsqu’ils reçoivent une requête, ils l’interprètent selon ce qu’ils pensent être le vœu du président.

MES CHERS COMPATRIOTES,

Dans notre pays, il y a une tribune ou sont installés confortablement ceux qui nous font tourner en rond, et les juges de nos juridictions suprêmes (Cour suprême et Cour constitutionnelle) occupent la loge VIP de cette tribune.

Le rôle de la cour Constitutionnelle et de la Cour suprême est de tout temps, d’affaiblir l’opposition politique et les citoyens face au pouvoir, et de renforcer le pouvoir en place.

En quoi faisant ?

  • En rendant des décisions d’irrecevabilité à chaque fois qu’ils sont saisis par l’opposition ou par des citoyens dans une procédure contre le pouvoir ;
  • En rendant des décisions d’incompétence à chaque fois qu’ils sont saisis par l’opposition ou par des citoyens dans une procédure contre le pouvoir ;
  • En rendant des décisions de conformité au droit des actions et actes de l’exécutif.

Autrement dit, quelle que soit la configuration, l’opposition et les citoyens perdent toujours contre le pouvoir.

MES CHERS COMPATRIOTES,

Quelle est l’importance du droit ?

En chaque individu, couvent une violence, des passions, et des ambitions. Le droit intervient en guise d’amortisseur afin que la vie en société soit possible.

Dans un pays éclaté en une multitude d’ethnies, c’est le droit et la justice qui  rassemblent toute cette multitude pour former une seule entité, c’est le droit qui fait sentir aux différentes ethnies qu’elles ont quelque chose de commune et au-dessus de leurs tribus.

Cependant, si les juges, chargés d’appliquer le droit, ne se soumettent pas au droit, aux procédures, aux méthodes d’interprétation du droit connues de tous, méprisent les citoyens, alors les amortisseurs de la violence sautent, et les portes de l’enfer s’ouvrent pour tout le monde.

Les 8 juges de notre CC ont rendu le droit imprévisible dans notre pays, mettant ainsi tous les Guinéens dans une insécurité juridique, en danger permanent. Or l’un des caractères du droit est d’être prévisible, c’est-à-dire, lorsque nous  formons un recours devant un tribunal, nous pouvons avec notre avocat, en vertu des textes de droit et de la jurisprudence, estimer sans être sur à 100%, notre pourcentage de gagner ou de perdre, il y a une rationalité du droit, une calculabilité du droit, mais avec les juges de la CC, tout se fait selon leur simple volonté, le droit n’est plus ce qui est écrit, mais l’expression de leur seule volonté, et leur volonté coïncide toujours avec celle du Président de la république.


Les 8 juges de notre CC ont rendu le droit imprévisible dans notre pays, mettant ainsi tous les Guinéens dans une insécurité juridique, en danger permanent.


MADAME ET MESSIEURS LES JUGES

Derrière vos amples et impressionnantes robes, derrière les bureaux luxueux de votre juridiction, derrière toute cette tapisserie et vitrerie de vos locaux, derrière cette solennité et ce mystère qui vous entourent, derrière cette impression de grandeur et d’honorabilité que vous dégagez face aux populations, se cachent en réalité : le mensonge, la lâcheté, le larbinisme, l’irresponsabilité, le manque de courage et d’indépendance.

MES CHERS COMPATRIOTES,

Chaque citoyen de notre pays doit considérer les 8 juges de la Cour constitutionnelle, comme les auteurs intellectuels de tous les crimes politiques à venir, si une guerre civile survient dans notre pays, les 8 juges de la CC doivent être considérés comme les auteurs intellectuels de celle-ci, si la dictature se renforce et perdure dans notre pays, les 8 juges doivent être considérés comme les maçons de la dictature. Et en cas de changement de régime, en cas de révolution, ils doivent être arrêtés, jugés et condamnés proportionnellement à leurs actes.

Enfin, en ce qui concerne le Président de la Cour constitutionnelle, Mohamed lamine Bangoura, cet homme ne mérite même pas de siéger dans un simple tribunal d’instance (ceci pas pour insuffisance scientifique), cet homme ne devrait siéger dans aucune institution judiciaire, arbitrale, juridique, bref, partout où le droit et la justice se rendent, cet homme ne devrait pas y entrer.

Cet homme doit être éloigné de la sphère juridico-judiciaire, tout comme on éloigne les pédophiles, des structures qui accueillent des enfants, à savoir les crèches, les écoles, les espaces de jeux dédiés aux enfants… Cet homme doit évoluer dans le monde des affaires, dans le monde ou règnent combines et roublardises, dans le monde de la nuit fait de trafics, prétentions et excès. C’est son âme même refuse le droit, donc le droit et la justice ne peuvent s’incorporer en lui, l’habiter. Tout comme il y a des tueurs en série, des violeurs en série, Mohamed lamine Bangoura est un tueur en série du droit, et doit être éloigné du droit.

Cet homme n’habite pas sa fonction de président de la plus haute juridiction du pays avec gravité, en se disant : « J’ai une lourde responsabilité, une tâche difficile et compliquée, je dois être à la hauteur, les décisions rendues par ma juridiction impactent les 13 millions de Guinéens, ces décisions étant insusceptibles de tout recours, je dois veiller à respecter le droit ». Mais son inconscience, son immaturité, son caractère superficiel, le font habiter sa fonction en se disant « Dans ce pays, c’est moi qui décide, ce que je décide est le droit pour les 13 millions de Guinéens, dans ce pays, après moi, c’est Dieu ». Telle est la psychologie  du président de la Cour constitutionnelle de notre pays.


SOW ROUSSEAU




L’heure est grave pour la Guinée [Centre d’études stratégiques de l’Afrique]


Faisant fi des manifestations de masse, des mises en garde des responsables de la CEDEAO et des critiques internationales, le président Alpha Condé a imposé la tenue d’un référendum constitutionnel en Guinée le 22 mars. Le référendum, ainsi que les élections législatives, ont été boycottés par l’opposition qui les juge illégitimes du fait qu’ils ont été autorisés uniquement par le président de l’Assemblée nationale, un allié de Condé, mais non par le Parlement, comme l’exige la Constitution. Au moins 32 manifestants ont été tués par les forces de police avant la tenue du vote. Arguant du non-respect manifeste des règles électorales et de la validité douteuse des listes électorales, les observateurs électoraux internationaux ont refusé d’y prendre part.

Au cœur de la controverse, la demande du président de 82 ans de supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels qui aurait dû mettre fin à son « règne » au mois d’octobre, après 10 ans d’exercice du pouvoir, et permettre à la Guinée de connaître enfin sa toute première succession dans le respect des règles démocratiques. En vertu de la nouvelle Constitution, Alpha Condé pourrait prétendre rester en fonction pendant encore 12 ans. Le pays ayant enduré pendant 50 ans despotisme et abus de pouvoir avant d’entamer sa transition démocratique en 2010, la question de la limitation du nombre de mandats présidentiels revêt une importance particulière pour la plupart des Guinéens. Cette longue période de mauvaise gouvernance vaut aujourd’hui à la Guinée d’être l’un des pays les plus pauvres d’Afrique.

L’heure est grave pour la Guinée. En effet, l’expérience montre que les chefs d’État africains qui sont restés au pouvoir pendant plus de 10 ans ont accumulé les actes de répression et de corruption et généré instabilité financière, sous-développement et conflits dans le pays. Le régime de Condé a été marqué par un autoritarisme grandissant, qui s’est traduit par le remplacement du responsable de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le limogeage du président de la Cour constitutionnelle et la destitution forcée du Ministre de la justice (hostile à ces changements constitutionnels), mais aussi par la mise sous contrôle des médias et l’arrestation de représentants de l’opposition.

Le non-respect des règles de cumul des mandats et le recul démocratique en Guinée constituent un défi pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’efforce d’instituer des contrepouvoirs et d’obliger à rendre des comptes comme l’exige toute démocratie. Ces efforts s’attaquent à la tendance antidémocratique récente observée dans les 15 États membres de l’organisation. La Cour de justice de la CEDEAO est d’ailleurs actuellement saisie d’une affaire dans laquelle une coalition de l’opposition allègue la violation par le gouvernement Condé de droits de l’homme et de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.

Cette régression de la Guinée vers un pouvoir de type autoritaire est source d’instabilité politique et de difficultés économiques dans ce pays de 12 millions d’habitants dont les ressources minérales n’ont pas prémuni contre la pauvreté. Les implications pourraient être graves dans les pays voisins qui seront directement affectés par cette instabilité.

Crédibilité et pluralisme, les grands absents du processus

Selon les organisations non gouvernementales de Guinée, de nombreux citoyens ont suivi l’appel au boycott du référendum lancé par l’opposition, le taux de participation n’ayant pas dépassé les 30 % en province, pour tomber à moins de 15 % dans la capitale, Conakry, alors que ce taux atteignait par le passé 75 % au niveau national. Le jour du référendum, les médias et les réseaux sociaux ont indiqué que le nombre de bulletins « non » était insuffisant dans certains bureaux de vote. D’autres se sont vu confisquer leur carte électorale et ont dû attendre à l’extérieur pendant qu’un autre votait pour eux. D’autres encore ont signalé avoir été contraints de voter « oui ». Au moins 12 morts sont à déplorer, et des dizaines de personnes ont été arrêtées, notamment des représentants de l’opposition. En Guinée forestière, un conflit autour du vote a suscité des violences entre groupes religieux menant à l’incendie de plusieurs églises et mosquées faisant plus de 15 morts. Par ailleurs, les forces de l’ordre auraient confisqué des urnes afin de procéder elles-mêmes au dépouillement du scrutin. Selon les déclarations officielles du gouvernement, le référendum aurait été adopté à 89 % des voix, avec une participation de 58 %.

Avant le vote, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et la CEDEAO ont conclu à la participation au scrutin de plus de 2,5 millions d’« électeurs fantômes ». Lorsqu’Alpha Condé a consenti à un report symbolique de deux semaines pour corriger le problème, les observateurs internationaux de la CEDEAO, de l’Union africaine et de l’UE ont annoncé leur retrait.

Les irrégularités du processus électoral sont venues se greffer sur une série de mesures qui ont mené au référendum en l’absence de crédibilité et de soutien populaire. Alpha Condé s’était attelé pendant des années à transformer les institutions chargées d’organiser le vote et de valider les résultats, notamment la CENI et la Cour constitutionnelle. À la veille du référendum, trois des propres ministres de Condé, le Ministre de la justice Cheik Sako, le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Abdoulaye Yero Baldé et le Ministre de la citoyenneté Gassama Diaby avaient même démissionné pour protester contre son projet d’adoption d’une nouvelle Constitution.

Après le référendum, les principaux acteurs internationaux, dont la CEDEAO, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), les États-Unis, la France et l’Union européenne, ont exprimé d’une même voix leurs inquiétudes quant à la crédibilité du processus et son caractère pluriel. D’autres pays dépourvus de traditions démocratiques comme la Chine, la Russie et la Turquie se sont par contre empressés de féliciter le président.

La nouvelle Constitution comme outil de consolidation du pouvoir

La nouvelle Constitution, qui est entrée en vigueur le 7 avril, comporte plusieurs dispositions de nature à affaiblir les contre-pouvoirs démocratiques en Guinée. Elle porte d’abord la durée du mandat présidentiel de 5 à 6 ans et révise les limites de cumul des mandats, permettant ainsi à Condé de briguer un troisième mandat.

Elle modifie ensuite la structure de la Cour constitutionnelle afin d’accroître le contrôle du président sur cette institution cruciale. Le nombre de juges nommés par le président passe notamment de un à trois (sur un total de neuf). Par ailleurs, la responsabilité de désigner le président de cette Cour n’incombe plus à ses membres mais au chef de l’État. Le président de l’Assemblée nationale (un allié de Condé) ayant également la faculté de désigner deux juges, Condé peut ainsi choisir jusqu’à cinq des neuf juges qui composent la Cour.

La nouvelle Constitution supprime également plusieurs articles clés en matière de responsabilité. Selon certains des de l’ancienne Constitution, la corruption, la criminalité financière et les atteintes aux droits de l’homme échappaient à la prescription. Ainsi, si les présidents étaient couverts par une immunité pendant leur mandat, ils pouvaient dès la fin de celui-ci être poursuivis pour abus de pouvoir. Cette disposition est désormais supprimée. De la même manière, un article qui garantissait aux citoyens un droit de recours en cas d’atteintes aux droits de l’homme commises par des membres du gouvernement a également été retirée. La nouvelle Constitution élargit donc en substance le champ de l’impunité.

Elle accroît également le pouvoir exécutif au détriment du pouvoir législatif. L’ensemble des nouvelles lois doivent ainsi être promulguées par le Président, lui donnant de fait un droit de véto face à l’Assemblée. La seule possibilité serait pour le président de l’Assemblée nationale de saisir la Cour constitutionnelle afin de permettre l’adoption d’une loi en l’absence de promulgation du Président. Cette option a toutefois peu de chance de s’appliquer en pratique. En effet, le parti RPG de Condé détenant 79 des 116 sièges du Parlement après les élections boycottées qui ont été couplées au référendum, il est peu probable que des lois auxquelles Condé est opposé voient le jour, compromettant ainsi l’indépendance du pouvoir législatif. La nouvelle Constitution supprime également des dispositions qui interdisaient au Président de dissoudre le Parlement plus d’une fois au cours d’un même mandat présidentiel ou après la troisième année de la législature. Par ailleurs, elle supprime une autre disposition qui contraignait le Président à démissionner si, après que le Parlement a été dissous par suite d’un désaccord sur une question, son parti ne parvenait pas à rallier une majorité dans le cadre des nouvelles élections.

Autre point non négligeable, la nouvelle Constitution supprime les articles 141 à 145 du titre XV de la Constitution de 2010 qui concernent la finalité et le rôle du secteur de la sécurité. Outre qu’ils interdisaient les milices privées, ces articles stipulaient que :

« Les forces de défense et de sécurité sont républicaines. Elles sont au service de la Nation. Elles sont apolitiques et soumises à l’autorité civile. Nul ne doit les détourner à ses fins propres. Les forces de défense sont chargées de la défense du territoire national. Les forces de sécurité sont chargées de la protection civile, de la sécurité publique, de la sécurité des personnes et de leurs biens et du maintien de l’ordre public ».

La suppression de ce libellé est des plus problématiques car la Guinée souffre depuis longtemps de la politisation et du manque de responsabilité des acteurs de la sécurité, situation qu’Alpha Condé a fait perdurer en se servant des forces de sécurité comme d’un instrument pour écraser la dissidence. La suppression de ces clauses de responsabilité rend moins probable encore la tenue du procès longtemps reporté des forces responsables du massacre du stade de Conakry en 2009. Cet incident, où plus de 150 manifestants furent tués et de nombreuses femmes et jeunes filles violées, reste un symbole d’impunité qui suscite beaucoup d’émotion. Ces nouvelles conditions auront pour effet de mettre en échec les efforts de réforme du secteur de la sécurité et ne feront que creuser le faible niveau de confiance des citoyens guinéens à l’égard des acteurs de la sécurité, qui atteint selon les sondages 41 % pour la police et 52 % pour les forces armées. La suppression de cette clause est une manière pour Condé de s’assurer la loyauté des acteurs de la sécurité au détriment des citoyens ou de l’État.

Solidité de l’opposition et de la société civile

Le fait de redéfinir les limites applicables au cumul des mandats et d’accroître les prérogatives présidentielles est contraire aux vœux de la population guinéenne, dont 82 % se sont prononcés, dans un sondage d’Afrobaromètre, en faveur d’une limitation à deux mandats. La société civile et l’opposition politique guinéennes ont fait preuve d’une vigueur et d’un leadership remarquables dans la lutte contre la mise en œuvre du projet de Condé et ce, malgré la brièveté de l’expérience démocratique dans le pays. L’opposition a commencé à organiser des manifestations publiques et pacifiques dès mars 2018, alors que Condé tentait pour la première fois de remplacer le président alors en place de la Cour constitutionnelle, Kéléfa Sall, qui avait publiquement dissuadé le président de modifier la Constitution. Les forces de sécurité ont systématiquement répondu par une violence meurtrière : les groupes de défense des droits de l’homme évaluent à plus de 100 le nombre de personnes tuées depuis le début des manifestations.

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition réunissant des partis politiques de l’opposition et des organisations non gouvernementales, a orchestré l’opposition au projet de Condé en dépit de l’interdiction faite à ses responsables de participer à des manifestations (contrôle des forces de sécurité autour de leur domicile) et des détentions arbitraires dont ils font l’objet. La presse a également montré une certaine résistance, malgré les arrestations de journalistes et les mesures de suspension et d’interdiction qui la frappent.

À l’approche du référendum, le FNDC a saisi la Cour de justice de la CEDEAO en guise de recours. Dans le cadre de cette saisine, le FNDC a allégué que toute modification de la Constitution entraînerait une violation de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, mais aussi du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. Le FNDC soutient également que la Guinée a porté atteinte aux droits de l’homme de ses citoyens en réprimant avec violence les manifestations, ce qui constitue une nouvelle violation des chartes de l’UA et de la CEDEAO. La Cour de justice de la CEDEAO doit se prononcer sur l’affaire le 30 avril.

La voie à suivre

Condé, premier dirigeant démocratiquement élu de Guinée, semble vouloir poursuivre l’exercice de son pouvoir après son second mandat, alors même que sa façon de l’exercer se teinte de plus en plus d’autoritarisme. Son mode opératoire a déçu les citoyens qui espéraient que le pays tournerait enfin la page de son passé autoritaire.

Malgré l’opposition suscitée par l’adoption d’une nouvelle Constitution, Condé a réussi à porter un coup aux contrepoids démocratiques en Guinée. L’histoire des transitions démocratiques est toutefois marquée par une succession de périodes de progrès et de reculs, avant que la reprise ne se fasse vers de nouveaux progrès. Les aspirations démocratiques de la Guinée ne sont par conséquent pas déplacées. La clé des progrès futurs réside dans la persévérance des réformateurs de Guinée et dans le soutien des acteurs locaux et internationaux.

Les Guinéens ont fait la preuve de leur volonté constante de défendre les valeurs démocratiques par des moyens pacifiques et légaux. Il s’agit de protéger les droits qui doivent être les leurs dans une démocratie digne de ce nom. Cet engagement remonte directement au temps de l’opposition au régime de Dadis Camara, auteur d’un coup d’État, durant lequel a eu lieu le « massacre du stade » de 2009. L’une des priorités essentielles pour aller de l’avant sera par conséquent de donner à la société civile et aux réformateurs démocratiques l’espace nécessaire pour exprimer leur volonté de changement, mais aussi de s’atteler à rechercher des solutions en faveur d’un véritable dialogue politique national. Il conviendra notamment de libérer l’ensemble des opposants politiques emprisonnés pour cause d’opposition au gouvernement ou d’organisation de manifestations.

La réforme du secteur de la sécurité en Guinée doit être l’autre priorité. Le processus de dialogue politique est mis à mal lorsque des dirigeants s’appuient sur les acteurs de la sécurité pour favoriser leurs intérêts politiques. Le respect l’État de droit et des droits de l’homme est par ailleurs indispensable à la stabilité et au développement économique. Selon les groupes de défense des droits de l’homme, les violences commises par l’armée et la police contre les chefs de l’opposition et les manifestants n’ont pas cessé. Il incombe par conséquent aux partenaires locaux et internationaux d’accentuer leurs efforts pour que les institutions chargées de la sécurité en Guinée améliorent leur connaissance des règles de professionnalisme applicables à l’armée sur son territoire ainsi que du rôle qu’elles jouent dans la sécurité des citoyens.

La CEDEAO a un rôle décisif à jouer à deux égards : maintenir la Guinée sur les rails de la démocratie et institutionnaliser le processus de succession politique afin d’apporter une stabilité au plan local. Le protocole de la CEDEAO de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance fournit un certain nombre d’options que l’entité régionale peut exercer lorsqu’un État porte atteinte aux éléments inhérents à toute démocratie. Elle pourrait d’abord organiser des échanges à un haut niveau avec Condé afin de le persuader de renoncer à ses fonctions en vue d’une transition dans la dignité. Une délégation de chefs d’État avait prévu une visite avant le référendum, une initiative annulée à la dernière minute après que Condé a indiqué qu’il se refuserait à les recevoir. En l’absence d’efforts de la part de la Guinée pour nouer de bonne foi un dialogue avec ses voisins, la CEDEAO pourrait interdire les voyages et geler les actifs des dirigeants guinéens, leur retirer les droits de vote ou exclure temporairement la Guinée de cet organe régional. La CEDEAO avait déjà procédé ainsi lors de crises précédentes, notamment en Gambie, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Les exemples des présidents Mahamadou Issoufou au Niger et Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, qui quitteront tous deux leurs fonctions cette année au terme de leur second mandat, donneront à la CEDEAO des moyens de pression accrus sur cette question.

Les acteurs démocratiques internationaux doivent également concourir au dialogue national et aux efforts diplomatiques de la CEDEAO. Leur intervention permettra d’opérer une transition sans heurt et de faire respecter les normes démocratiques en Guinée. Elle pourrait aussi favoriser l’engagement diplomatique, le retrait de certaines aides financières mais aussi des sanctions ciblées. Les organes bilatéraux et multilatéraux qui œuvrent en faveur de la démocratie, parmi lesquels l’OIF et la Communauté des démocraties, devraient également envisager de retirer à la Guinée sa qualité de membre et de ne pas reconnaître la validité du référendum ou des élections législatives.

Il est difficile de rompre avec cet héritage d’un pouvoir présidentiel incontrôlé en Guinée. Le pays est maintenant à la croisée des chemins et se doit de faire un choix parmi différentes conceptions de l’avenir. En orchestrant l’adoption d’une nouvelle Constitution, Condé cherche bien évidemment à consolider son propre pouvoir présidentiel. Les citoyens quant à eux aspirent à une gouvernance démocratique où règne la séparation des pouvoirs. La capacité de résistance des réformateurs nationaux et le soutien qu’ils recevront des acteurs locaux et internationaux dicteront la vision qui prévaudra à l’avenir.


Cet article a été initialement publié sur le site africacenter.org (4 mai 2020) sous le titre “Désamorcer la crise politique en Guinée”


Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique est un organisme du Département de la défense des États-Unis, créé et financé par le Congrès américain, pour l’étude des problèmes de sécurité se rapportant à l’Afrique et sert de forum de recherche bilatérale et multilatérale, de communications, d’échange d’idées et de formations ouvert aux civils comme aux militaires.





Le crash de la démocratie guinéenne: quelques titres de la presse nationale


Le crash de la démocratie guinéenne : la presse nationale s’interroge


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Guineenews



Guineematin


Ledjely


Mosaiqueguinee


Visionguinee


Africaguinee





Violences, mascarade électorale et des morts en Guinée : les titres de la presse internationale


Violences, mascarade électorale et des morts en Guinée : la presse internationale en parle


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La CROIX


RFI


EL PAIS


TAZ


France 24


Financial Afrik


Mediapart


Le Temps


The Guardian


WakatSéra


TV5 Monde


Aljazeera


Le Monde





La Guinée clôture une violente journée de référendum et de législatives


La
Guinée a vécu dimanche un référendum et des législatives ternis par des
violences, avec la mort d’au moins 10 manifestants tués par les forces
de l’ordre selon l’opposition, qui a boycotté ces scrutins pour faire
barrage à un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé.

Ce
bilan n’a cependant pu être confirmé de source indépendante et les
autorités n’étaient pas joignables pour réagir aux affirmations de
l’opposition.

Le vote, dont le terme était fixé à 18H00 (GMT et
locales), a été progressivement clôturé dimanche à Conakry où des
bureaux ont fermé plus tôt que prévu à cause des incidents, selon un
journaliste de l’AFP.

Les manifestants anti-Condé ont “bravé les balles des forces de l’ordre qui ont arrêté massivement, tiré aveuglément, molesté cruellement, tuant au moins 10 personnes et blessant par balle plusieurs dizaines” de personnes, a indiqué dans un communiqué le FNDC, le collectif de partis d’opposition et de la société civile qui lutte contre un éventuel troisième mandat de M. Condé

Le
FNDC “appelle à intensifier les manifestations demain lundi 23 mars et
mardi 24 mars 2020 avec pour objectif ultime le départ du dictateur
Alpha Condé”.

Au moins 32 manifestants avaient jusqu’à dimanche après-midi été tués depuis le début à la mi-octobre de la vague de protestation, qui a également coûté la vie à un gendarme, selon un décompte de l’AFP. M. Condé, 82 ans, a été élu en 2010 et réélu en 2015.

Aucune indication n’était disponible dimanche soir sur la
participation, les résultats et leur date de publication. Les
responsables de l’Administration territoriale (Intérieur) et la
Commission électorale n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

L’actuelle
Constitution limite à deux le nombre de mandats, la nouvelle que
propose M. Condé également. Mais, accusent ses opposants, elle lui
permettrait de remettre son compteur à zéro afin de se succéder à
lui-même fin 2020.

– attaque contre des gendarmes –

Le début
du vote, prévu à 08H00 (GMT et locale), a commencé à l’heure indiquée
dans un bureau proche du palais présidentiel à Conakry mais il a été
perturbé à de nombreux endroits, selon un journaliste de l’AFP et des
témoins qui ont affirmé avoir constaté une faible participation.

A
Ratoma (banlieue de Conakry), des jeunes ont attaqué des gendarmes
devant des bureaux de vote dans une école. Une autre école dans la même
zone a été attaquée et le matériel électoral saccagé.

Des affrontements ont eu lieu dans des banlieues de Conakry comme Cosa, Hamdallaye, Dar-es-salam et Lambanyi.

Des
troubles sont aussi survenus à Mamou (centre), à Boké (ouest) et à
N’Zérékoré (sud-est), selon des témoins. Du matériel électoral a été
détruit dans des localités comme Kobéla (sud), Dinguiraye (nord-est) et
Konah (nord-est).

“J’espère que tout se passera dans la paix et la
tranquillité et que le peuple guinéen, comme en 1958, montrera sa
maturité”, a déclaré, après avoir voté à Conakry, le président Condé, en
allusion au “non” de la Guinée, alors colonie française, au référendum
organisé par De Gaulle et qui a ouvert dès 1958 la voie à l’indépendance
du pays ouest-africain.

Le référendum et les législatives
avaient été reportés à la dernière minute il y a trois semaines dans un
climat de vives tensions.

C’est surtout le projet de nouvelle Constitution qui déchaîne les passions.

– Troisième mandat? –

M.
Condé assure qu’il s’agit de doter son pays d’une Constitution
“moderne”. Elle codifierait l’égalité des sexes, interdirait l’excision
et le mariage des mineurs. Elle veillerait à une plus juste répartition
des richesses en faveur des jeunes et des pauvres. Mais M. Condé
entretient le flou sur sa volonté ou pas de briguer un troisième mandat.

Les remises en cause internationales quant à la crédibilité du vote se sont succédé, étayées par la présence sur les listes électorales de 2,5 millions de noms douteux, soit le tiers du fichier.

Les
recommandations des organisations internationales sur le fichier ont été
“intégralement prises en compte”, a affirmé le président Condé dans un
discours publié samedi sur la page Facebook de la présidence guinéenne.

L’opposition
avait promis de boycotter le vote et d’en empêcher la tenue. La
persistance des troubles n’a pas dissuadé le gouvernement d’organiser
les scrutins, pas même l’apparition récente du coronavirus.

La
Guinée a déclaré deux cas de contamination dont un a été guéri, a
annoncé samedi le gouvernement. La présence du Covid-19 suscite
l’attention dans un pays où la fièvre Ebola a fait 2.500 morts entre
2013 et 2016.

Des chefs d’Etat ouest-africains ont annulé leur mission de bons offices prévue au cours de la semaine. Avant le vote, deux grandes organisations régionales avaient renoncé à déployer leurs observateurs ou bien les avaient rappelé.

Par Mouctar BAH AFP


Cet article est republié à partir de information.tv5monde.com. Lire l’original ici





Tierno Monénembo «Il y a trop de richesses en jeu quand on est à la tête de l’État guinéen pour partir volontairement» [Interview]


Dans un entretien exclusif à Sputnik France, l’écrivain Tierno Monénembo, lauréat du prix Renaudot en 2008 pour Le Roi de Kahel (Éd. du Seuil, 1988) dresse un tableau sombre de la situation politique de la Guinée « à cause des ambitions d’un despote vieillissant qui s’accroche au pouvoir» a-t-il affirmé dans l’entretien.


Sputnik France: Comment expliquez-vous qu’Alpha Condé, qui
avait pourtant été élu démocratiquement en 2010 au second tour contre
l’opposant Cellou Dalein Diallo, veuille aujourd’hui briguer un
troisième mandat?

Tierno Monénembo: «On pourrait en effet s’étonner
qu’Alpha Condé, à 82 ans, veuille encore rempiler après deux mandats
présidentiels. D’autant qu’il est arrivé au pouvoir par les urnes le
21 décembre 2010, contrairement à ses prédécesseurs Lansana Conté,
Moussa Dadis Camara ou Sekouba Konaté qui avaient tous pris d’assaut le
palais présidentiel dans des fourgons militaires. C’est à se demander si
nous n’avons pas une malédiction en Guinée.

Même lui, qui était un pur produit du Quartier latin à Paris, un intellectuel ayant longtemps fréquenté les milieux tiers-mondistes et les partis français de gauche, a fini par virer sa cuti. Aujourd’hui, plus que jamais, il est enfermé dans ses certitudes, conforté par des courtisans et des flibustiers mondialisés du business des matières premières et ne supporte plus la moindre contestation.»

Sputnik France: Pourtant, il s’était opposé aux dictatures de
Sekou Touré et de Lansana Conté en Guinée, au prix d’une condamnation à
mort et de peines d’emprisonnement. Serait-il en train de rater sa
sortie devant l’Histoire?

Tierno Monénembo: «Les despotes, c’est bien connu,
n’ont aucun sens de l’Histoire puisqu’ils ne croient qu’en eux-mêmes.
Ils ne partent donc jamais de leur plein gré. C’est vrai pour Robert Mugabe au Zimbabwe, comme pour Abdelaziz Bouteflika en Algérie
ou pour Sekou Touré, avant, chez nous. Comme l’a très bien décrit le
grand écrivain allemand Bertold Brecht, dans L’Opéra de Quatre Sous, le
pouvoir rend fou et c’est bien de cette maladie, malheureusement, que
souffrent nombre de nos dirigeants africains! Si l’Afrique aujourd’hui
est en panne, c’est qu’elle manque d’institutions fortes pouvant
contrebalancer des volontés individuelles, fût-ce celles de Présidents
en exercice de se maintenir au pouvoir à tout prix.»

Sputnik France: Le Président sortant aurait-il quelque chose à
redouter s’il quittait le pouvoir? N’est-il pas d’une certaine façon un
peu protégé par la France notamment?

Tierno Monénembo: «Ce Président a peur de son ombre,
comme d’ailleurs tous les malfaiteurs avant lui. Il a bradé nos mines à
une mafia internationale, que ce soit pour la bauxite ou pour le fer

Mais les Guinéens ont changé. Ils ne vont plus laisser faire, pas plus qu’ils ne laisseront passer le troisième mandat pour lequel Alpha Condé est prêt à faire tuer son peuple!

Quant à la France, elle est plutôt discrète sur sa condamnation vis-à-vis des agissements de l’un de ses principaux alliés en Afrique francophone. Même les récentes critiques du ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, lui ont valu une volée de bois vert par médias interposés. La position de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est également ambiguë: après avoir annoncé qu’elle se retirait du processus électoral, voilà que son représentant en Guinée oppose un démenti. C’est à ne rien y comprendre! Pourtant, cette organisation, qui a une grande expertise en matière électorale, avait donné l’impression qu’elle voulait tirer les conséquences du refus du gouvernement guinéen de retirer les 2,49 millions d’électeurs figurant indûment dans les fichiers électoraux. Que s’est-il passé entre-temps? Mystère…»

Sputnik France: Depuis octobre 2019, une trentaine de victimes
des violences policières ont été recensées. On prête par ailleurs à
l’actuel Président ces propos glaçants: «Quiconque viendra pour détruire
les urnes, frappez-le!» Comment expliquez-vous cette recrudescence de
la répression contre les civils dans le cadre du processus électoral en
cours?  

Tierno Monénembo: «Je peux vous dire que le nombre
de victimes des violences policières s’élève à au moins 150 morts depuis
l’élection d’Alpha Condé en 2010. De surcroît, le Président a mobilisé
l’armée pour tirer sur les manifestants le jour du vote au cas où ils
essaieraient d’empêcher le déroulement du référendum et des
législatives, comme il n’a pas hésité à le faire lors des attaques de
ces derniers jours contre des bureaux ou du matériel de vote. La
répression contre les manifestants est féroce.

Car il faut savoir que dans ce pays, les Présidents se refilent des
miliciens pour leur propre protection. Alpha Condé n’a pas dérogé à la
règle puisqu’il a récupéré toute la clique de Sékou Touré. C’est pour
cela que l’armée est un gang irréformable en Guinée. Il n’y a pas de
soldat chez nous, mais des miliciens dans des casernes ainsi qu’une
milice qui sert de police. Même le général Lamine Cissé, qui a pourtant
fait un travail remarquable sous l’égide de la Cedeao pour essayer de
réformer les systèmes de sécurité en Guinée, a fini par jeter l’éponge!»

Sputnik France: L’opposition a-t-elle raison de vouloir
boycotter les élections? Car n’est-ce pas le meilleur moyen de favoriser
un passage en force du Président Alpha Condé alors que vous essayez
justement de le stopper?

Tierno Monénembo: «L’opposition ne peut pas
cautionner une telle mascarade. Dans l’état actuel, le fichier électoral
est une fraude grossière, avec 3 millions d’électeurs qui n’existent
pas. Un seul exemple: 60% des Guinéens ont moins de 18 ans et ne sont
donc pas en âge de voter. Le calcul est vite fait. Dans certaines
villes, on a même vu des enfants de 10 ans être inscrits. Résultat: une
ville comme KanKan a plus d’inscrits que la capitale Conakry!

Toutes ces fraudes sont encore possibles de nos jours en Afrique, parce que les populations sont analphabètes. Ce qui encourage bien sûr, à la tête de nos États, des Présidents à vie comme Sassou Nguesso en République du Congo, par exemple. Le jour où la société civile guinéenne sera mieux organisée, à l’instar du Sénégal, alors le processus électoral pourra véritablement se dérouler de façon démocratique et transparente.»

Sputnik France: Pensez-vous que ce qui s’est passé au Burkina
Faso, avec la chute de Blaise Compaoré, «dégagé» par le peuple pour
avoir voulu, envers et contre tous, modifier la Constitution, peut
également se passer en Guinée?

Tierno Monénembo: «Les Guinéens sont épuisés. Depuis
1958, c’est le peuple qui a été le plus réprimé en Afrique. Alpha Condé
est bien placé pour le savoir car c’est toujours le même système de la
Françafrique qui prévaut et qui a permis de l’imposer alors qu’en
réalité, tout le monde sait qu’il n’a obtenu que 18 pour cent des
suffrages, en 2010, contre 44 pour cent à son adversaire, Cellou Dalein
Diallo. Il a fallu ensuite cinq mois pour organiser un deuxième tour: du
jamais-vu! On a pensé qu’il ferait mieux que les autres. En fait, il a
fait pire!

Il sait, toutefois, que les Guinéens ne vont pas accepter facilement un troisième mandat. Il a d’ailleurs acheté de quoi faire face aux combats de rue, des gaz lacrymogènes et même des mitraillettes pour parer à toute éventualité. Ce qui veut dire qu’il va essayer de passer en force par tous les moyens et qu’il faut donc s’attendre au pire d’ici à la prochaine présidentielle! Depuis 1964, les Présidents guinéens sont autorisés à disposer à leur guise d’une partie des retombées des ressources minières du pays. C’est aussi pour cela qu’ils s’accrochent au pouvoir. Il y a trop de richesses en jeu quand on est à la tête de l’État guinéen pour partir volontairement. Mais au vu de la répression sévère qu’Alpha Condé est en train d’instaurer dans le pays et qui ne va pas s’arrêter, il doit se méfier. Il pourrait, très vite, être acculé et avoir à rendre des comptes.»


Cet article est republié à partir de Sputnik France. Lire l’original ici





Message du FNDC à l’armée nationale


Le FNDC

Appelle l’Armée nationale à demeurer républicaine et à cesser de protéger un seul Guinéen, M. Alpha Condé contre tout le Peuple de Guinée.


Déclaration

La Guinée entame une semaine cruciale de son Histoire.
Monsieur Alpha Condé est en passe de perpétrer son coup d’Etat constitutionnel
en dépit de la désapprobation du peuple de Guinée et des multiples
interventions des autorités morales et religieuses, des leaders d’opinion et de
la communauté internationale.

Ayant noté que tous les sacrifices consentis par le
Peuple de Guinée (assassinats, emprisonnement, kidnapping) ainsi que toutes les
démarches engagées pour convaincre Monsieur Alpha Condé d’abandonner son projet
de troisième mandat, ont toutes échoué ;

  • Considérant le Coup d’Etat civil en cours depuis le 19 décembre 2019 et qui est maquillé sous le label de ‘’référendum’’ ; 
  • Considérant le parjure dont M. Alpha CONDÉ s’est rendu coupable en violant son serment de respecter et de faire respecter la Constitution ;
  • Considérant le refus de M. Alpha Condé de mettre en place la Haute Cour de justice qui aurait pu le juger pour haute trahison ;

Le FNDC, porteur des aspirations démocratiques du Peuple de Guinée, décide de ne plus reconnaître M. Alpha CONDÉ comme Président de la République de Guinée et demande son départ immédiat et sans conditions du pouvoir.

Par conséquent, le FNDC :

  • Appelle toutes les guinéennes et tous les guinéens à sortir massivement à partir de ce jeudi 27 février pour empêcher par tous les moyens légaux le putsch constitutionnel de M. Alpha CONDE;
  • Invite tous les citoyens à user de la légitime défense pour résister, conformément à l’article 21, alinéa 4 de la Constitution, aux milices que M. Alpha Condé tente de constituer pour perpétrer son coup d’Etat constitutionnel ;
  • Appelle tous les citoyens guinéens civils et militaires à se mobiliser pour déjouer le coup d’Etat constitutionnel en cours ;  
  • Exhorte ses antennes dans les préfectures, les sous-préfectures, les communes, les quartiers et districts ainsi que toutes ses organisations membres et leurs démembrements sur l’ensemble du territoire à redoubler d’engagement pour éviter le recul démocratique; 
  • Met en garde les représentants des institutions de la République et les administrateurs territoriaux quant aux conséquences de leur collaboration directe ou indirecte avec ceux qui ont trahi la Constitution, la République et la souveraineté nationale ;     
  • Appelle l’Armée nationale à demeurer républicaine et à cesser de protéger un seul Guinéen, M. Alpha Condé contre tout le Peuple de Guinée.

Par ailleurs, le FNDC :

  • Invite la CEDEAO et l’UA au respect de leurs propres principes sur la gouvernance démocratique, notamment en ce qui concerne les coups d’Etat, car qu’il soit militaire ou civil, un Coup d’Etat équivaut à un Coup d’Etat ;
  • Félicite et remercie les députés européens pour leur courageuse prise de position et demande à la Commission de l’UE de prendre des sanctions concrètes contre le régime dictatorial et sanguinaire de M. Alpha Condé ;
  • Appelle la CEDEAO, l’UA et le Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre des sanctions collectives et individuelles contre les promoteurs du coup d’Etat constitutionnel ainsi que les auteurs et commanditaires des répressions sanglantes et crimes contre l’humanité en Guinée ;

La lutte de longue haleine entreprise par le Peuple
souverain de Guinée épris de paix et de justice, ne s’arrêtera pas au 1er mars
et continuera jusqu’au départ de M. Alpha Condé.

Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons !

Conakry, le 24 février 2020





L’opposition en colère contre le référendum constitutionnel du président Alpha Condé


Le président de la Guinée Alpha Condé a annoncé, mardi 4 février, l’organisation d’un référendum constitutionnel fixé au 1er mars 2020, le même jour que des élections législatives. Cette décision a provoqué l’ire de l’opposition qui y voit un manœuvre pour briguer un troisième mandat.

Le président guinéen Alpha Condé a fixé au 1er mars la
tenue d’un référendum constitutionnel et de législatives, malgré
l’intense contestation de l’opposition qui dénonce une manœuvre pour
briguer un troisième mandat fin 2020.

Le décret présidentiel a été lu mardi 4 février au soir sur
les médias d’État – télévision et radios -, provoquant une série de
réactions outrées de l’opposition, qui entend empêcher le bon
déroulement des législatives et de cette consultation constitutionnelle.

Lundi soir, un autre décret du chef de l’État avait annoncé
que les élections législatives, prévues le 16 février après avoir été
déjà maintes fois reportées, auraient finalement lieu le 1er mars.

Vives tensions

L’annonce de la date du
référendum, attendue depuis des semaines, risque d’accroître les
tensions déjà vives dans ce pays de 13 millions d’habitants, pauvre
malgré d’importantes ressources minières.

La Guinée
est le théâtre depuis mi-octobre de protestations contre le projet
prêté de longue date au président, élu en 2010 et réélu en 2015, de
chercher à se succéder fin 2020. L’actuelle Constitution limite à deux
le nombre de mandats présidentiels.

L’avant-projet de nouvelle Constitution divulgué en décembre
et qui sera soumis à référendum dans moins d’un mois maintient cette
limite. Mais l’opposition soupçonne que l’adoption d’une nouvelle
Constitution serve à Alpha Condé de prétexte pour remettre son compteur
présidentiel à zéro.

Alpha Condé, 81 ans, dénonce l’actuelle loi fondamentale, datant de 2010, comme un concentré d’intérêts corporatistes comportant des lacunes et incohérences.
Alors que la communauté internationale, dont l’ONU et la France,
s’inquiète des troubles dans le pays, il a récemment averti que personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire.

Boycott des législatives

Rien de tout ce que fait Alpha Condé ne surprend. C’est à nous de faire ce que nous avons promis de faire,
a déclaré, mercredi 5 février, le chef du Bloc Libéral (BL), un parti
d’opposition qui boycottera les législatives. À savoir : dénier au chef de l’État la possibilité d’organiser les élections à n’importe quelle date, lui dénier le référendum sur la nouvelle Constitution et dénier à Alpha Condé le 3e mandat.

En revanche, un autre parti politique, l’Union des Forces
démocratiques (UFD) a choisi de participer aux législatives,
contrairement à la majorité de l’opposition, qui a décidé de boycotter
et même d’empêcher la tenue du scrutin. Mais pour son président, Mamadou
Bah Baadiko, le couplage des législatives et du référendum relève du banditisme politique.

On va insister auprès de nos électeurs, on ne touche pas à
un seul bulletin du référendum et on ne vote que pour les législatives, a déclaré Mamadou Bah Baadiko.

L’annonce du référendum le même jour que les législative va enclencher une situation qui va être très difficile à gérer,
selon Abdoul Gadiry Diallo, président de l’Organisation guinéenne de
défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH). Dans un communiqué
publié mardi, l’ONG avait estimé que la paix et l’unité nationale n’ont jamais été aussi menacées en Guinée que maintenant.

Incertitude sur la candidature d’Alpha Condé à un troisième mandat

Alpha Condé garde jusqu’ici le silence sur ses intentions, ne disant pas s’il compte se représenter à la fin de l’année.

Mais l’éventualité d’un troisième mandat a fait descendre à
plusieurs reprises dans la rue des dizaines, voire des centaines de
milliers de Guinéens à l’appel d’un collectif de partis d’opposition, de
syndicats et de membres de la société civile, le Front national pour la
Défense de la Constitution (FNDC).

Le coordinateur national du FNDC, Abdourahmane Sanoh, estime que le couplage des législatives et du référendum n’est qu’une astuce pour amener davantage de personnes aux urnes.

« Ils veulent aller jusqu’au bout le 1er mars et
le FNDC est prêt à aller jusqu’au bout pour empêcher qu’il y ait
effectivement le référendum », a-t-il déclaré mercredi lors d’une
conférence de presse.

Le mouvement a été plusieurs fois durement réprimé et s’est
accompagné de troubles à travers le pays. Au moins 28 civils et un
gendarme ont été tués depuis mi-octobre. Les manifestations ont
toutefois été suspendues par le FNDC.

Opposant historique qui connut l’exil et la prison, Alpha Condé a été le premier président démocratiquement élu en 2010. Son avènement a marqué l’instauration d’un gouvernement civil après des décennies de régimes autoritaires et militaires. L’opposition dénonce toutefois une dérive dictatoriale.


Cet article est republié à partir de Ouest-France. Lire l’original ici





SCAN: «La résistance à l’oppression est un droit constitutionnel, la résistance à la dictature est un droit constitutionnel [ ]» Cellou Dalein Diallo


SCAN POLITIQUE [archiver des paroles et des écrits]


Abdourahmane Sano, coordinateur national du Front national pour la défense de
la constitution (FNDC) (à l’occasion de la marche dite de l’ultimatum du 6
janvier 2020)

« Alpha Condé n’est pas seul. Il est avec le président de la
cour constitutionnelle qui s’est rendu complice de sa démarche. Il doit
démissionner. Kory Kondiano, dont le mandat est terminé depuis le 14 janvier
2019, doit démissionner. Ces trois personnalités doivent désormais être dans la
ligne de mire de notre combat pour les libérer des bandits qui les prennent en
otage pour continuer à piller notre économie. »

La source ici


Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG (à l’occasion de la marche dite de l’ultimatum du 6 janvier 2020)

« La résistance à l’oppression est un droit
constitutionnel, la résistance à la dictature est un droit constitutionnel, il
faut qu’on se mobilise à partir du 13 janvier pour demander le départ d’un
président qui a perdu toute la légitimité parce qu’il a violé la constitution. »

La source ici


Faya Millimouno, président du Bloc Libéral (à l’occasion de la marche dite de l’ultimatum du 6 janvier 2020)

« Nous sommes confiants quant à la possibilité du
peuple de Guinée de se faire entendre. Il n’y aura plus jamais de 3e
mandat dans ce pays. Ça, c’est terminé »

La source ici

« Il n’y aura pas de référendum dans ce pays pour une
nouvelle Constitution. Nous avons également dit qu’il n’y aura pas une élection
bâclée dans ce pays qui pourrait conduire à la violence. C’est pour cette
raison qu’aucun parti majeur de l’opposition n’a déposé de dossier pour ces
élections programmées et nous ne reculerons pas. »

La source ici


Sidya Touré, président de l’UFR (à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti le 4 janvier 2020)

« Les Guinéens ont trop souffert. Je l’ai dit dans mon
adresse à la nation. 2019 a été une année de perdu pour les Guinéens. [  ] En 2009, quand l’armée avait voulu
confisquer le pouvoir, nous nous sommes tous levés pour faire en sorte que le
pouvoir soit rendu au peuple. Nous poursuivons le même combat. Le pouvoir doit
revenir au peuple conformément à la constitution. »

La source ici

« Nous sommes en 2020, c’est la refondation de l’Etat.
Nous sommes dans un état néant, il n’y a rien, c’est une seule personne qui
fait tout. [  ] Nous sommes tombés trop
bas, notre pays est complément foutu »

La source ici


Sékou koundouno, responsable à la planification du FNDC (à l’occasion de la marche dite de l’ultimatum du 6 janvier 2020)

« On ne peut
pas laisser un groupe de gangsters faire de cette Guinée ce qu’ils veulent dans
l’illégalité totale. Le référendum se passera sur nos cadavres, car il n’y en
aura pas et nous empêcherons la tenue de n’importe quelle élection truquée »

La source ici





Entre colère et révolte, la twittosphère #224 dénonce la nouvelle constitution


Résumé de l’actualité guinéenne sur Twitter


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Le problème

Les réactions


Revue de tweets réalisée par Sékou Chérif Diallo





Alpha Condé et sa nouvelle Constitution : les titres de la presse internationale


L’annonce d’une nouvelle Constitution: la presse internationale en parle


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FRANCE 24


RFI


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EFE


LE NOUVEL AFRIK


ALLAFRICA


LE POINT


OEIL D’AFRIQUE


FINANCIAL AFRIK


Une revue de presse réalisée par Sékou Chérif Diallo





Nouvelle Constitution : Alpha Condé déclare la guerre à la démocratie


« C’est au peuple de choisir », vieille antienne tristement adoptée par l’opposant historique devenu président. En annonçant ce jeudi 19 décembre 2019, de façon solennelle son intention de soumettre son projet de nouvelle constitution, Alpha Condé 81 ans, intègre honteusement l’école de Sassou Nguesso du Congo, Pierre Nkurunziza du Burundi.


Par cet acte, Alpha Condé renie toutes les valeurs démocratiques pour lesquelles il avait donné l’illusion de défendre après plus de quarante années passées dans l’opposition. Après la difficile et tragique transition militaire qui a abouti à l’élection présidentielle de 2010, la Guinée n’avait pas besoin d’une énième crise politique qui fragilise davantage les institutions et met en danger la stabilité du pays.

Au sortir de la présidentielle de 2010, tous les observateurs
affichaient un certain optimisme quant à la capacité de résilience de ce
peuple à œuvrer pour rectifier la trajectoire chaotique de ce pays de
l’Afrique de l’Ouest qui avait toutes les cartes en main au lendemain
des indépendances pour amorcer son développement. Comme le souligne ce
passage repris dans un article de l’agence Reuters :
« Quel qu’il soit, le vainqueur de la présidentielle devra d’abord
apporter la paix, puis l’électricité et l’eau, bâtir des écoles et des
routes, disent des Guinéens lassés des régimes répressifs, du chaos et
de la violence. Rien de tout cela ne semble hors de portée dans un pays
qui tire chaque année plusieurs dizaines de millions de dollars de ses
ressources naturelles, notamment de la bauxite, dont il est le premier
producteur mondial. »

Rien ne justifie cette « nécessité » d’une nouvelle constitution pour
la Guinée. Un an avant la fin de son deuxième et dernier mandat
présidentiel, Alpha Condé engage le pays sur un chemin dangereux où
incertitudes, instabilité et violences bouleverseront la quiétude
sociale. Cette volonté manifeste de confiscation du pouvoir doit être
combattue par toutes les composantes sociales du pays.

Récapitulons : Le 20 avril 2019, Alpha Condé accorde un entretien à des journalistes sénégalais dans lequel il affirme : « S’il
y a modification de la Constitution, il y a troisième mandat. S’il n’y a
pas de modification de la Constitution, il y a mandat ou pas 
» ; le 29 mai 2019, le premier ministre Ibrahima Kassory Fofana affiche officiellement son soutien et celui de son gouvernement à la mise en place d’une nouvelle Constitution; le 4 septembre 2019, Alpha Condé instruit à son premier ministre d’organiser des consultations sur la constitution ; le 22 septembre 2019, en visite à New York, Alpha Condé demande à ses militants
de se préparer pour un référendum ; le 9 octobre 2019, dans une
déclaration à la télévision nationale, le premier ministre annonce la
transmission du rapport sur les consultations au président de la République ; le 14 octobre 2019, première manifestation
du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) contre
l’ambition du président Alpha Condé de briquer un troisième mandat.
Suivront plusieurs autres manifestations qui ont enregistré plusieurs morts.

Aujourd’hui, toutes les institutions nationales sont inféodées à
l’exécutif, les autorités morales sont muettes. Malgré toutes les
alertes de citoyens, mouvements et autres personnalités africaines, les efforts du National Democratic Institute (NDI) et la Fondation Kofi Annan (KAF)
à travers la mission des anciens chefs d’état nigérian et béninois à
Conakry, l’Union Africaine et la CEDEAO observent depuis un certain
temps le pourrissement de la situation en Guinée et se contentent de
publier de communiqués pour condamner les tueries lors des manifestations qui ne sont que les conséquences des manœuvres antidémocratiques d’Alpha Condé.

Face une telle situation, seules les manifestations de rue peuvent
encore sauver la démocratie embryonnaire dans ce pays. Pourquoi les
manifestations ? Parce que c’est une forme de contestation admise,
légale et démocratique. Le FNDC doit intensifier les actions de
mobilisations pour empêcher ce putsch constitutionnel.

Après l’annonce d’Alpha Condé d’hier et les révélations des commissaires de la CENI
sur la gestion unilatérale du processus électoral par le président de
l’institution, le calendrier des législatives n’est plus à l’ordre du
jour et l’opposition politique doit enfin sortir de la diversion de ces
derniers jours où elle s’était embourbée bêtement pour se consacrer
exclusivement à la défense de l’essentiel : la constitution.

Si les promoteurs de cette forfaiture de troisième mandat se sont
inspirés des cas réussis de manipulations des constitutions observées en
Afrique ces dernières années (Sassou Nguesso du Congo en 2015 et Pierre Nkurunziza du Burundi la même année), ils oublient un détail : le traumatisme des peuples
de ces deux pays suite aux guerres civiles qu’ils ont connu est encore
présent et les appréhensions teintées de fatalisme alimentent les
angoisses et la peur de revivre ces épisodes douloureux de leur
histoire. Il faut rappeler que le 5 juin 1997, le Congo basculait dans une  guerre civile.
Un conflit entre les milices de Pascal Lissouba, alors président en
exercice, et celles de son prédécesseur Denis Sassou Nguesso. Et l’histoire du Burundi,
depuis les premières années de son indépendance en 1962, est marquée
par des violences ethniques compliquées par une lutte acharnée pour le
pouvoir.

Ces éléments historiques sont importants pour rappeler aux incultes
apprentis sorciers qui ont imaginé ce projet de troisième mandat pour
Alpha Condé, que les trajectoires politiques des pays obéissent parfois à
des histoires politiques encore plus complexes.

Le cas de la Guinée est plus proche du cas burkinabé car les deux
histoires politiques ont des éléments de similitudes (ces deux pays
n’ont pas connu de conflits ethniques). Au Burkina, Blaise Compaoré, 27
ans au pouvoir avait pensé comme Alpha Condé aujourd’hui qu’il suffisait
d’un simple coup de gomme pour effacer les passages contraignants dans
une constitution. « Il a suffi de trois jours pour que Blaise Compaoré
soit poussé dehors par le peuple. Mais trois jours minutieusement
préparés » comme le révèle une enquête menée par Jeune Afrique.

En créant de toutes pièces cette crise politique aux conséquences
désastreuses pour la Guinée et la sous-région, Alpha Condé sera tenu
responsable de toutes les dérives de son régime et il répondra devant la
justice pour tous les crimes commis en Guinée depuis son accession au pouvoir en 2010.

Par cette décision de confiscation du pouvoir à travers une nouvelle constitution dont le seul objectif est de s’octroyer un troisième mandat, Alpha Condé engage un rapport de force qui sera, certes, difficile et long avec les forces démocratiques du pays, mais il reculera quand la pression sera très forte. Lorsqu’il y a du monde et que les manifestations durent, beaucoup de dirigeants reculent face au pouvoir de la rue, c’est une réalité observée et documentée (Algérie, Soudan, Tunisie, Égypte, Burkina, Sénégal …).


Par Sékou Chérif Diallo Fondateur/Administrateur www.guineepolitique.com




« Non, vous n’avez pas le droit ! » : des journalistes écrivent au président Alpha Condé [Par Bachir Sylla et Nouhou Baldé]


Monsieur le Président de la République, Professeur Alpha Condé

Au regard de la situation de crise sociopolitique qui prévaut dans notre
très cher pays, il nous a paru opportun, en tant que journalistes et citoyens
guinéens à part entière, d’utiliser cette forme populaire de lettre ouverte
pour nous adresser à vous, Excellence Monsieur le Président de la République.

En le faisant ainsi, nous espérons tout simplement contribuer à notre
manière à vous montrer la porte de sortie honorable qu’on voudrait vous voir
emprunter à l’orée de la fin de votre dernier mandat constitutionnel à la tête
de notre cher et beau pays. Nous estimons qu’en tant qu’ancien opposant
historique, vous n’avez pas le droit de sacrifier votre long combat pour
l’instauration de la démocratie et l’Etat de droit en Guinée.

– Vous n’avez pas le droit de renier votre passé et de décevoir vos anciens
camarades de lutte depuis les bancs de l’école jusqu’à votre élection à la tête
de la FEANF (Fédération des étudiants d’Afrique noire en France) que vous aimez
à présenter comme votre plus grande réussite durant votre parcours
universitaire.

– Vous n’avez pas le droit de donner tort à ceux qui ont cru en vous depuis
toujours pour incarner les idéaux de paix, de justice et d’équité dans notre
pays qui n’a que trop souffert des régimes autocratiques depuis son
indépendance, le 02 octobre 1958.

– Vous n’avez pas le droit de donner raison aux anciens dictateurs : Ahmed Sékou Touré et Général Lansana Conté, qui vous ont fait condamner (respectivement à mort par contumace et à cinq ans de prison ferme) parce qu’ils voyaient en vous un assoiffé de pouvoir, guidé par ses intérêts personnels.

– Vous n’avez pas le droit de trahir la mémoire de vos anciens compagnons de
la CODEM (Coordination de l’opposition démocratique), du FRAD (Front pour
l’alternance démocratique) et des Forces vives de la nation dont les plus
illustres ne sont plus de ce monde : Bâ Mamadou, Siradiou Diallo, Professeur
Alfa Sow, Ahmed Tidjani Cissé, Jean Marie Doré, Charles Pascal Tolno… Avec eux,
vous vendiez l’idée d’une Guinée libre et prospère une fois que vous seriez
arrivés aux affaires. Nous (coauteurs de cette lettre) étions là, en tant que
journalistes (historiens du présent) pour le témoigner.

– Vous n’avez pas le droit de briser le rêve de millions de jeunes et de femmes d’ici et d’ailleurs qui vous avaient porté dans leurs cœurs sans jamais vous avoir vu à l’œuvre avant votre avènement à Sékhoutouréya.

– Vous n’avez pas le droit de démériter votre titre de premier président
démocratiquement élu de la Guinée qu’on vous affuble.

– Vous n’avez pas le droit de plonger notre nation dans l’incertitude et le
chaos, en engageant la Guinée dans un tripatouillage constitutionnel ! Même si
l’objectif était d’aider et de protéger la Guinée et les futures générations de
ce pays, vous vous êtes déjà très mal pris et ne réussirez pas anéantir toutes
les forces sociopolitiques qui défendent la Constitution actuelle.

– Vous n’avez pas le droit de refuser à notre chère Guinée que son premier président démocratiquement élu organise des élections dans la paix et la quiétude pour passer la main à un autre président tout aussi démocratiquement élu.

– Vous n’avez pas le droit d’être insensible à l’assassinat d’au moins 25
Guinéens depuis le début des manifestations contre votre hypothétique projet de
nouvelle constitution.

– Vous n’avez pas le droit d’ignorer les sages conseils de feu Kèlèfa Sall,
le très respecté ex président de la Cour Constitutionnelle qui, en recevant
votre serment pour votre second mandat en cours vous demandait humblement «
d’éviter les chemins interdits en démocratie » pour ne pas « succomber aux
mélodies des sirènes révisionnistes ».

– Vous n’avez pas le droit de minimiser les cadres de votre parti, le RPG,
et la coalition arc-en-ciel qui vous ont aidé à gagner- sur le fil- la
présidentielle de 2010 et à rempiler 5 ans plus tard, au point de ne pas avoir
un présidentiable parmi eux.

– Vous n’avez pas le droit d’empêcher les jeunes cadres et les enfants des
martyrs du RPG de jouir (même sans vous) des privilèges du pouvoir, en refusant
de vous faire remplacer par un d’entre eux à la tête du parti et aussi du pays.

– Vous n’avez pas le droit de fouler au pied votre panafricanisme affiché et vos discours qui revendiquent la rupture d’avec les pratiques rétrogrades qui ont miné notre pays.

– Vous n’avez pas le droit de faire regretter à des activistes des droits
humains et à des artistes comme Tiken Jah Fakoly dont la chanson « Libérez
Alpha Condé » défie le temps et l’espace pour s’imposer comme un hymne à la
liberté qu’on pourrait dédier à tout détenu politique.

– Vous n’avez pas le droit de sortir par la petite porte comme vos anciens
homologues : Laurent Gbagbo, Blaise Compaoré, Omar El Béchir et autres Yaya
Jammeh que vous avez aidé à exfiltrer de Banjul, grâce aux bons offices de
votre ministre conseiller, Tibou Kamara, pendant que les forces de la CEDEAO
menaçaient de frapper le cœur du pouvoir gambien.

– Vous n’avez pas le droit de denier aux 12 millions de Guinéens la possibilité
de vous trouver un remplaçant, à la fin de votre dernier mandat, en 2020. «
J’ai beau chercher, je ne trouve aucun argument qui justifierait que je me
sente irremplaçable… », disait votre homologue nigérien, Mahamadou Issoufou,
avant de s’interroger : « Nous sommes 22 millions de Nigériens, pourquoi
aurais-je l’arrogance de croire que nul ne peut me remplacer ? ».

– Vous n’avez pas le droit de ne pas vous inspirer des cas de Nicéphore
Soglo (ancien président Bénin) et de Goodluck Jonathan (ancien président du
Nigéria), actuellement déployés à Conakry pour une mission de bons offices par
le National Democratic Institute et la Fondation Koffi Anan. Le choix de ces
deux anciens présidents qui ont volontairement quitté le pouvoir à la fin de
leurs mandats constitutionnels n’a rien de fortuit. Il vise notamment à vous
démontrer, personnellement, qu’il y a une vie après la présidence.

Monsieur le président, votre silence assourdissant dans le débat que vous imposez à la Guinée, au-delà des morts et des pertes économiques, rétrécit chaque jour davantage le boulevard d’une sortie honorable qui marquerait les générations futures.

Pourtant, parmi les dates les plus symboliques de votre histoire, votre fin
de règne occupera une place de choix. Des Guinéens presqu’anonymes il y a
quelques mois sont devenus des héros de la République pour simplement avoir
subi ce qu’une bonne partie de l’opinion publique estime être des effets
pervers d’une justice aux ordres.

Espérant n’avoir heurté ni votre sensibilité ni commis un péché de
lèse-majesté, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la
République, l’expression de notre haute considération.

Conakry, le 11 décembre 2019


Bachir Sylla Administrateur du site Guinee-eco.info
Nouhou Baldé Administrateur Général du site Guineematin.com

Cet article est republié à partir de guineematin.com. Lire l’article original