La firme anglo-australienne Rio Tinto se retire du projet Simandou sud

simandouJusqu’ici, à propos du désintérêt de Rio Tinto pour le projet Simandou sud, on parlait davantage de gel. Mais à partir de ce 28 octobre, on peut s’autoriser à utiliser le terme de retrait de la firme anglo-australienne.

En effet, comme on le présumait, une des grandes conclusions du séjour actuel du président Alpha Condé en Chine, c’est bien le transfert de l’intégralité des parts de Rio Tinto dans la société Simfer SA à Chinalco, l’autre grand actionnaire du gigantesque projet.

Officiel et assumé, l’accord qui scelle ce transfert a été rendu public par un communiqué du gouvernement guinéen. En substance, il y est écrit que :

Sous l’égide du Gouvernement Guinéen, Rio Tinto et Chinalco sont parvenus, à la suite de plusieurs mois de négociations, à un accord sur les conditions du transfert de la totalité des parts de Rio Tinto à Chinalco dans Simfer Jersey, la co-entreprise possédant 80,75% des actions de Simfer S.A (la société détentrice des droits du Projet Simandou Sud).

Le processus de transfert, à son terme, devra débouchera sur une « prise de contrôle » du projet par Chinalco. Il est également prévu que les coûts historiques engagés par Rio Tinto, réduits à 25 %, lui soient remboursés après l’entrée en production du projet.

Avec cette issue, la Guinée et Rio Tinto évitent un clash dont les observateurs disaient qu’il serait préjudiciable à toutes les parties. Ainsi libérée de ses engagements vis-à-vis du projet Simandou sud, Rio Tinto pourra tranquillement se consacrer à ses autres projets notamment en Australie et en Birmanie. Pour leur part, les autorités guinéennes devront approfondir les discussions avec la partie chinoise en vue de la relance du projet. A propos, le communiqué du gouvernement, même s’il se garde d’annoncer une quelconque échéance, rapporte que le ministre des mines, Abdoulaye Magassouba, est plutôt optimiste quant à cette relance en perspective. A propos, le ministre des mines devrait immédiatement mettre en place « un groupe de travail conjoint avec Chinalco pour établir une feuille de route pour les actions à entreprendre pour la relance du projet ».

Sauf qu’au-delà de cette annonce, beaucoup se demandent comment les parties pourront résoudre la question monumentale du financement du projet. Question à laquelle Rio Tinto s’était heurtée. En effet, outre l’importance des fonds estimés à plusieurs milliards de dollars américains, il y a le facteur du prix actuel du fer (à 57,47 dollars/la tonne) n’est pas de nature à inciter les investisseurs à mettre la main à la poche.

Par Boubacar Sanso Barry ©ledjely

www.guineepolitique.com

contact@guineepolitique.com

image_pdfTélécharger la version PDFimage_printImprimer l'article
Partager cet article

Toute l’actualité

Par Sékou Chérif Diallo Depuis le putsch militaire du 5 septembre 2021, la Guinée s'enlise dans un régime...